Billets d’avion : à 69 euros, l’Europe veut la transparence sur le montant des taxes aériennes

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Est-il raisonnable de ne payer que 69 € de transport "brut" pour un A/R entre Paris et New York ? A vous de juger. C'est une question épineuse qui sème le trouble chez les députés européens. Et les élus s'interrogent : quelle est la part exacte des taxes dans le prix d'un billet d'avion ? Une interrogation suivie d'une autre : comment la taxe YQ (qui détermine la hausse carburant) est-elle gérée en Europe ? Deux points suffisamment opaques pour une dizaine de députés européens qui veulent que l'acheteur soit informé "avec précision de ce qu'il achète".

Billets d'avion : à 69 euros, l'Europe veut la transparence sur le montant des taxes aériennes
C'est un constat que font quelques députés européens : la surcharge "carburant" est devenue une prime à la rentabilité des compagnies aériennes et ne reflète pas la réalité des cours du pétrole. Une analyse un peu rapide que la réalité confirme sans l'expliquer. Exemple avec un billet vers New York, départ le 13 novembre pour un retour le 20. Chez Delta, le prix du transport lui même est de 69 € pour 375,19 € de taxes ! Chaque tronçon est facturé 34,50 € soit un prix inférieur à un billet en train en seconde vers Marseille. On notera un "Supplément international imposé par les transporteurs de 280 €". La surcharge carburant ? Toutes les compagnies, même les plus petites, pratiquent la même règle de calcul.

Pour les politiques, cette opacité nuit à la compréhension du prix alors que voici quelques années, l'Europe imposait l'affichage du prix TTC sur les sites de vente en ligne. Un projet d'amendement en faveur de la transparence des coûts devrait rapidement être déposé à la commission "transport" de Bruxelles. Mais dans quel but ? Une meilleure perception du prix réel des billets d'avion. Mais au delà, cette affaire sent une opération de lobbying à quelques semaines de la refonte de la politique européenne en faveur du consommateur de transport aérien. Projet qui va éliminer les demandes des voyageurs d'affaires. Un comble.

Du coup, l'Europe du transport aérien est-elle construite sur le principe d'égalité ? Pas réellement si l'on en croit une étude menée en 2009 par Que Choisir et qui reste encore d'actualité. Manque de transparence et opacité sur le montant des taxes sont toujours de rigueur. Pour mémoire, la décomposition des taxes est aisée à comprendre :
- QW : perçue par l'aéroport au titre de l'utilisation de ses infrastructures. Son montant varie selon les aéroports de départ, transit ou d'arrivée
- XT : taxe sûreté sécurité environnement reversée aux gestionnaires d'aéroport. Elle finance notamment les mesures de sûreté et de sécurité, tel que le contrôle des passagers et des bagages
- IZ : taxe de solidarité à UNITAID destinée à lutter contre le sida, la tuberculose et le paludisme dans les pays en développement touchés par ces grandes pandémies ;
- FR : taxe aviation civile perçue par l'Etat. Elle est clairement détaillée dans le budget annuel et dépend du nombre de passagers transportés ou accueillis
- YQ : surcharge compagnie aérienne et concerne les obligations de sûreté et/ou les surcharges "carburant".