Billets d’avion : la lente remontée des prix

65

En diminuant leurs capacités, les compagnies aériennes ont mécaniquement restreint l’offre alors que la demande commençait à augmenter. Tous les indices montrent que les tarifs de l’aérien devraient grimper en 2010 avec une hausse attendue d’environ 8,5 %. Les experts prédisent même, pour 2011, une accélération de ces hausses, regroupements des compagnies obligent. La fusion […]

En diminuant leurs capacités, les compagnies aériennes ont mécaniquement restreint l'offre alors que la demande commençait à augmenter. Tous les indices montrent que les tarifs de l’aérien devraient grimper en 2010 avec une hausse attendue d’environ 8,5 %. Les experts prédisent même, pour 2011, une accélération de ces hausses, regroupements des compagnies obligent.
La fusion British Airways et Iberia, est à l’image d’un iceberg. Ce qui se voit, ou se verra, est moins important que ce qui se prépare. Pierre Jeanniot, gourou canadien de l’aviation commerciale et ancien directeur général de IATA, avait prédit à la fin des années 90 pourtant fastes pour le transport aérien, que le surnombre des compagnies ne pourrait pas durer plus de dix ans. Nous arrivons aujourd’hui à cette date fatidique qui voit les mariages de géants s’organiser et s'accélérer. D’autant qu’il ne faut pas chercher à comparer ou à analyser les tailles. Il faut aujourd’hui réfléchir en «lignes» et en «destinations». Avec Iberia, British vient de s’ouvrir toutes grandes les portes de l’Amérique du Sud, une nouvelle concurrence se met en place. Air France en accueillant KLM avait bien compris les enjeux de cette association. Et si le déficit abyssal des compagnies en 2009 fait froid dans le dos, on peut aisément imaginer les avantages qui vont se mettre en place pour les dix ans à venir. Lufthansa, après avoir acheté Austrian, Swiss et Brussels Airlines regarde de son côté vers l’Asie. Elle pourrait bien être la première compagnie européenne à s’associer avec une major aux dents longues. Les compagnies "candidates" ne manquent pas. Même phénomène aux Etats Unis ou les ennemis d'hier, Us Airways et United Airlines, pourraient devenir les alliés de demain.
Il reste que pour les chargés de voyage et autres travel managers, l’enjeu économique n’est pas de même nature. Le cost killing va montrer ses limites et les obliger à repenser leurs contrats «corporate» pour plus de fluidité. Comme le demandait une acheteuse voyages au Market Place du Voyage d’Affaires, «A t-on toujours intérêt à avoir des contrats d’entreprise si la fluctuation tarifaire nous permet de gagner de l’argent ? ». Difficile question…Impossible réponse.

Marcel Lévy