Boire, travailler, s’ennuyer ou lire… Il faut choisir

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Le laboratoire des sciences du comportement d’Oxford vient de publier la seconde partie de son étude sur les habitudes des voyageurs dans les avions. Si le premier volet était consacré aux déplacements privés, cette nouvelle mouture s’intéresse aux voyageurs d’affaires. Le but ? Comprendre les mécanismes du sommeil et du repos et édicter des règles […]

Le laboratoire des sciences du comportement d’Oxford vient de publier la seconde partie de son étude sur les habitudes des voyageurs dans les avions. Si le premier volet était consacré aux déplacements privés, cette nouvelle mouture s’intéresse aux voyageurs d’affaires. Le but ? Comprendre les mécanismes du sommeil et du repos et édicter des règles de voyages qui prennent en compte les besoins psychiques et physiques de ceux qui partent en déplacements professionnels.
Le triptyque habituel des activités aériennes pendant un vol de plus de six heures reste toujours d’actualité : la lecture, le sommeil et le travail sont encore les trois piliers du voyageur d’affaires. Petite nouveauté : on travaille plus en business qu’en classe éco. Les conditions d’accueil de la classe avant favorisent la réflexion et la concentration même si Mike Speel, sociologue, membre du laboratoire, explique « qu’un sentiment nouveau de culpabilité apparait chez les utilisateurs de Business qui se sentent obligés de travailler pour compenser la dépense engagée par l’entreprise ».

Autre constat, l’ennui apparaît chez ceux qui, après avoir voyagé en classe avant, ont du mal à retrouver leurs repères en zone économique. « Il est clair que les modifications de la qualité du voyage pèsent sur la façon de consommer le voyage » poursuit Mike Speel « On constate alors que la fatigue morale associée aux conditions médiocres du transport engendrent une fatigue morale qui devient vite une fatigue physique ». Mal dormir, mal manger et mal s’occuper sont des critiques de plus en plus souvent exprimées lors des entretiens avec les chercheurs.
Il reste que pour les analystes, la baisse des prestations en vol, que ce soit au niveau des loisirs voire au niveau des repas, se mesure en terme d’agressivité et de capacité à récupérer. Deux éléments clés de la combattivité professionnelle. Car au final, selon Mike Speel « S' il ne faut pas tomber dans le travers de la seule classe affaires pour être efficace, on peut imaginer que les entreprises devront apprendre à leur voyageur à se déplacer ou à modifier voire optimiser leurs trajets en avion ».

Hélène Retout