Bouger moins mais gagner plus

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La pression environnementale, excessivement parfois mais aux vérités évidentes dans certains cas, pourrait bien conduire à une refonte des approches urbaines telles que nous les connaissons. Regrouper les populations pour consommer moins de pétrole et utiliser au mieux les moyens de transport en commun, cette formule devient une piste étudiée très sérieusement par les urbanistes. Au delà, repenser les lieux de travail et leur accessibilité est l'autre voie de développement qui pourrait conduire plus d'une entreprise à s'installer à proximité des aéroports ou des gares.

Consommer moins de carburant, voilà le mot d'ordre des 30 prochaines années. Selon l'Agence Internationale de l'Energie, la raréfaction annoncée de l'or noir se concrétise dès aujourd'hui par une production de pétrole brut qui ne retrouvera jamais le niveau de 70 millions de barils par jour, atteint en 2006. Tous les experts le disent : le prix des carburants va doubler d'ici 2030 et les dépenses énergétiques pourraient peser entre 8 et 11% sur les budgets achats. Pessimisme ou simple constat ? Difficile d'arbitrer des prévisions recoupées par bien des grands économistes de ce monde et politiquement très différents les uns des autres. Tout cela va conduire à une refonte évidente des déplacements professionnels.
Premier constat des experts de l'Agence Internationale de l'Energie, les voyages ne pourront plus être programmés comme ils le sont aujourd'hui. Il doit y avoir une prise de conscience internationale autour des échanges internationaux, non pas pour les limiter mais pour les optimiser. On restera plus longtemps sur un continent où plusieurs étapes commerciales ou techniques auront été programmées. Une idée qui n'est pas forcément simple à réaliser. Pour la Business Traveller Association, il faut aussi imaginer un planning de déplacements qui prenne en compte les attentes des uns et des autres. Et l'association de proposer des "bureaux relais" dans les pays que couvre commercialement une entreprise. Une sorte "d'envoyé spécial" qui assure le lien physique entre le client et le fournisseur. Un peu comme les centrales d'achat de la grande distribution implantées aujourd'hui en Asie. Une idée qui demande que les entreprises aient les moyens d'un tel délégué par le volume de contacts à gérer, ou alors qu'elles se regroupent pour partager leur délégation. Complexe.
Et après ? Rien de bien neuf, à l'exception de vœux pieux comme la réduction des émissions de CO2 des moteurs d'avions ou la généralisation des voitures électriques pour les véhicules de location. Les experts l'avouent, le problème est connu, identifié et mesuré mais personne n'a de vrais solutions. Là est bien le souci.

Marc Dandreau