British Airways : perturbations en vue suite au rejet des dernières propositions de la compagnie

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Il est toujours difficile de déchiffrer la stratégie de British Airways dans le conflit qui l'oppose au personnel navigant. D'un côté l'entreprise licencie l'un des délégués syndicaux et de l'autre elle formule de nouvelles propositions destinée à éviter une grève massive d'une vingtaine de jours.

«Mais que recherche British Airways ?» titre le Guardian qui cherche à comprendre les buts visés par la direction de la compagnie dans ses dernières propositions au personnel navigant. Depuis pratiquement 14 mois, date à laquelle le personnel avait formulé les premières revendications, il ne s'est pas passé une semaine sans que la compagnie britannique ne vienne montrer ses muscles à un syndicat Unite bien décidé aujourd'hui à aller jusqu'au bout. "Nous ne croyons pas que mettre en place un système de substitution au personnel gréviste, dangereux pour les passagers et inadapté aux attentes sécuritaires du transport aérien, soit un signe fort en faveur de nouvelles négociations" n'a pas caché Tony Woodley, le codirigeant du syndicat à la tête du mouvement.

A ce jour, selon une source syndicale, plus de 81 % du personnel aurait voté contre les propositions formulées par British Airways et le taux de participation, supérieure à 70 %, démontre bien l'intérêt apporté par les votants aux actions en cours. On attend avec intérêt la prochaine réunion de Unite, prévue aujourd'hui lundi 10 mai, qui pourrait bien déboucher sur un préavis de grève pour une durée de 21 jours. La compagnie n'a pas manqué de faire remarquer que dans l'ensemble des propositions formulées au personnel, elle avait tout fait pour éviter les licenciements secs et les baisses de salaires. "Nous exhortons le personnel, en cette période difficile pour le transport aérien, à ne pas écouter des sirènes qui pourraient conduire l'entreprise à sa ruine" a rappelé Willie Walsh, le patron de BA. Autre source d'inquiétude syndicale aujourd'hui, la fusion avec BA et les restructurations qu'elle demandera. Syndicats espagnols et britanniques se disent prêts à un mouvement massif pour sauvegarder les emplois.