Bruxelles veut mettre les slots aux enchères mais les compagnies aériennes n’achètent pas l’idée

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Bruxelles étudie la possibilité d’attribuer les créneaux horaires des aéroports par voie d'enchères alors que jusqu’à présent ils étaient distribués gratuitement, selon les disponibilités et les demandes des compagnies aériennes. Tous les transporteurs se mobilisent contre ce projet qu’ils estiment dangereux pour l’économie aéronautique et son développement mais aussi inefficace contre la congestion chronique des plates-formes. Une des raisons invoquées par la commission européenne pour sa mise en place.

Bruxelles veut mettre les slots aux enchères mais les compagnies aériennes n'achètent pas l'idée
La Commission européenne veut modifier les règles d’attribution des créneaux horaires des compagnies aériennes. Actuellement, les « slots » sont distribués gratuitement à condition d’être utilisés au moins à 80 %, mais selon le projet, ils seraient dorénavant vendus aux enchères. Ce changement énorme pourrait avantager les transporteurs les plus riches et empêcher le développement des petites, mais au-delà, il inquiète globalement le monde aéronautique. Ce projet étant depuis longtemps dans les tuyaux de Bruxelles, les associations des compagnies européennes, des compagnies à bas coûts, des compagnies charters et des compagnies arabes avaient déjà informé la commission qu'elles ne voyaient "aucune nécessité ni justification à changer le dispositif existant" dans un courrier commun en novembre 2010. Un an plus tard et devant l’avancée du dossier, l'Association des compagnies européennes (AEA) a réaffirmé son opposition au texte alors que la phase de consultation se termine. Pour elle, changer le système "ne résoudra pas le problème de manque de capacités sur les aéroports saturés". La décision de présenter le texte en proposition au Conseil des ministres européens des transports le 12 décembre sera annoncée le 30 novembre 2011. Si cette mise aux enchères des slots des aéroports de l’UE passait, la pilule serait sûrement dure aussi dure à avaler par les compagnies aériennes européennes que pour les compagnies étrangères, qui n’ont pas encore digéré la prochaine entrée en vigueur de la taxe carbone en Europe. Les passagers trinqueront également puisqu’il y a de grandes chances que ce nouveau surcoût soit reporté en partie sur les billets d’avion. Les transporteurs aériens demandent aux élus européens de renoncer à ce système, encore très flou. D'autant que de nombreuses données restent inconnues : qui dirigera les enchères ou encore, comment et par qui sera géré l’argent ?