Bruxelles veut tout savoir des voyageurs d’affaires

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Comme nous l'évoquions hier en citant la lettre de Paul Tilstone, le patron de GBTA (Global Business Travel Association), le torchon brûle entre les associations d'usagers et la commission des transports de la Communauté Européenne. L'enjeu est de taille : le transfert de données sensibles vers des pays européens qui refusent d'en dévoiler l'utilisation.

Imposé par les États Unis et le Canada, le partage des données "voyageurs" reste un sujet sensible. Et désormais, la Commission des Transports veut que ces "datas privées" soient transmises à l'ensemble des pays européens. Et c'est là que le bât blesse car certains pays européens pourraient utiliser ces mesures dans le cadre de décisions politiques ou commerciales. Un journaliste en déplacement en Hongrie (pays montré du doigt pour ses lois coercitives envers la presse) serait immédiatement repéré, tout comme un homme d'affaires dont on saurait ainsi l'itinéraire et la destination finale de déplacement. Cecilia Malmström, commissaire européenne pour les Affaires intérieures affirme que des garde-fous seront mis en place pour éviter toute dérive. "Que nenni" répondent les partis d'opposition ainsi que certains élus de la majorité. La bataille risque d'être rude ces prochains mois au parlement européen, toujours en tête de ce type de bataille.