C de Boissieu : «Le voyage d’affaires a une vraie résilience»

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Interrogé en 2011 à l'occasion du 21ème Baromètre American Express Voyage d'Affaires, l'économiste Christian de Boissieu s'était étonné de la capacité de résilience de ce secteur. En 2012, il persiste et signe.

C de Boissieu : «Le voyage d’affaires a une vraie résilience»
«Ce qui est intéressant dans le voyage d'affaires, c'est sa résistance, même dans des pays qui ne sont pas très en forme», constate Christian de Boissieu qui a son explication : «Il y a la capacité de compétitivité qui va au-delà du fameux rapport Gallois. Il s'agit pour les entreprises d'avoir l'esprit de la compétitivité c'est à dire la volonté de se montrer, même en période difficile». Pour lui, c'est clair, «Les entreprises mettent le paquet sur la dimension commerciale de l'entreprise, même quand cela ne va pas bien», ce qui explique la résistance du déplacement professionnel. Mais le problème, reconnait-il, c'est qu'il faut aller chercher les marchés. Selon lui, il y en a : «Mon hypothèse, c'est que les pays émergents vont rester les locomotives mondiales». Pour lui, même si la croissance de la Chine descend sous les 8 % par an, elle a une croissance qui porte et fait des envieux. Il parie également sur l'Inde, sur l'Afrique qui, avec une croissance de 5 % par an même dans les années difficiles, peut susciter les convoitises. Il souligne aussi la capacité des «nouveaux pays émergents : le Vietnam, la Thaïlande, l'Indonésie, qui vont avoir encore 6 % de croissance en 2013. Les leviers sont là. Sans compter les 2 % de croissance des Etats-Unis en 2013 !». Il reste à l'économiste un constat : «Il faut aller chercher de quoi vivre ailleurs que sur un continent plombé». Et une inquiétude : «Le problème qu'il va y avoir à l'avenir pour un certain nombre de PME-PMI, c'est le financement bancaire». La crise bancaire ayant provoqué des "règles prudentielles", qui va financer leur développement ? demande t-il.