Changer ses habitudes ?

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Si les grandes entreprises, aux politiques voyages bien établies, ne changent que rarement leurs outils de réservation, les sites internet « grand public » constatent avec étonnement l’arrivée des petites et moyennes entreprises sur leurs systèmes de réservation. En acceptant les contraintes, les PME/PMI réduisent sensiblement les coûts de l’aérien ou de l’hôtellerie pour leurs […]

Si les grandes entreprises, aux politiques voyages bien établies, ne changent que rarement leurs outils de réservation, les sites internet « grand public » constatent avec étonnement l’arrivée des petites et moyennes entreprises sur leurs systèmes de réservation. En acceptant les contraintes, les PME/PMI réduisent sensiblement les coûts de l’aérien ou de l’hôtellerie pour leurs déplacements professionnels. En profitant d’un marché « tourisme » où les prix sont en forte baisse, elles se donnent les moyens de se déplacer sans faire exploser les budgets.
Alain, 40 ans, fondateur et gérant d’une société d’ingénierie informatique, est devenu en un an adepte des Opodo, Voyages Sncf ou Lastminute.com. Avec un budget annuel de voyages situé entre 40 et 60 000 euros, selon les années, Alain n’a pas souhaité se lancer dans une négociation avec des agences de voyage pour l’achat de ses billets d’avion ou de ses chambres d’hôtels. «On me dit souvent, tu téléphones et l’agence te règle ton voyage. Mais le temps de les avoir, de leur expliquer, d’attendre… Bref au final je gagne du temps, et de l’argent, en le faisant moi-même». L’une des critiques majeures de sa méthode réside dans l’organisation de voyages complexes, peut-on lui rétorquer. « Sans doute pour les grandes sociétés… Mais beaucoup de boites comme la mienne ne font que du point à point. Au pire des sauts de puce dans le pays en revenant toujours à la ville d’arrivée. Là ou se trouve l’aéroport. Et quand le voyage est trop difficile, oui je fais appel à une agence ».
Difficile de l’identifier dans la liste des clients de sites de vente en ligne: si certains sites permettent la saisie de l’intitulé d’une société, les autres se limitent au nom du voyageur. «Comptablement, c’est suffisant » explique Alain qui précise que tous ses voyages font l’objet d’un regroupement de dépenses, indispensable à une justification voire un contrôle fiscal. Bien évidemment, seules les économies réalisées intéressent Alain. Lui qui voyage souvent aux USA, constate qu’aujourd’hui il trouve en permanence des vols à prix cassés. « Résultat, j’ai pu, avec le même budget, augmenter les déplacements de l’équipe. C’est tout bête, mais je reste compétitif sur mes marchés ». Une idée qui commence, outre Atlantique, à séduire les grosses entreprises qui mettent en place des « bonus achats » pour sensibiliser leurs voyageurs aux économies réalisées. Une autre vision sans doute, mais pas très éloignée de celle d’Alain.

Marc Dandreau