Chaos aux contrôles d’Orly et Roissy : une délégation de l’aérien à Matignon

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Des représentants de l'Union des Aéroports Français et de la FNAM ont été reçus mardi à Matignon pour parler de la "situation chaotique" dans les aéroports français provoquée par le renforcement des contrôles. Des solutions urgentes sont à l'ordre du jour.

Après Marc Rochet (Air Caraïbes) et Jean-Marc Janaillac (Air France), Le Président de l'Union des aéroports français (UAF), Thomas Juin est allé avec son Délégué général Nicolas Paulissen et le délégué général de la Fédération nationale de l'aviation marchande (FNAM), Guy Tardieu à Matignon pour parler des soucis des compagnies aériennes et des aéroports après le renforcement des contrôles.

Depuis la réintroduction de contrôles systématiques sur tous les vols en provenance ou à destination des pays de l'espace Schengen, les files d'attente s'allongent aux vérifications d'identité et la situation a encore été aggravée depuis avril à la suite du renforcement par l'Union européenne depuis avril des contrôles aux frontières extérieures de Schengen. Ces deux mesures provoquent une "multiplication des files d'attente, l'allongement des temps d'attente, des retards des vols, et l'incompréhension et la colère des passagers", a souligné Nicolas Paulissen auprès de l'AFP.
Sur le seul aéroport d'Orly, entre janvier et avril, environ 70 jours ont connu un temps d'attente supérieur ou égal à une heure et dix jours à une heure trente, selon les deux organisations. En 2016, les compagnies ont enregistré sur le seul terminal Sud "une dégradation de 500%" des retards par rapport à 2015. Idem à Nice ou Marseille notamment.

Des moyens supplémentaires

Les solutions ? Des personnels et des moyens techniques de contrôle. D'ici à 2018, 87 sas Parafe seront déployés dans les aéroports parisien et 40 à l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry (financés par les aéroports concernés) mais cela ne suffit pas et surtout, ces moyens arriveront bien tard. La délégation a réclamé le déploiement massif de matériels Parafe (sas de contrôle automatisé des passeports) avec l'accélération de la validation de la reconnaissance faciale, plus rapide que l'actuelle reconnaissance digitale, ainsi que le renforcement des moyens informatiques alloués à la PAF et aux douanes. Les acteurs de l'aérien demandent que ces équipements soient financés par les pouvoirs publics à partir du Fond européen de sécurité intérieure (FSI).

Les deux organisations appellent par ailleurs au retour à des contrôles aléatoires et ciblés sur les vols intra Schengen et à accélérer la mise en place du fichier de données des passagers PNR européen en France. Après leur rendez-vous, les délégués se sont dits "confiants" après l'écoute qu'ils ont reçue.