Chic, I go to Chicago

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Aux Etats-Unis, on aime la ligne droite. La preuve par la devise de Chicago (8 millions d’habitants dont 40% de Noirs), « I will », traduisons par « je le veux, j’y arriverai ». Tout est dit. Chicago, Illinois, c’est travail et travail. Business et affaires. Du lourd de préférence. Les produits agricoles, l’industrie, la […]

Chic, I go to Chicago
Aux Etats-Unis, on aime la ligne droite. La preuve par la devise de Chicago (8 millions d’habitants dont 40% de Noirs), « I will », traduisons par « je le veux, j’y arriverai ». Tout est dit. Chicago, Illinois, c’est travail et travail. Business et affaires. Du lourd de préférence. Les produits agricoles, l’industrie, la finance. Un signe ne trompe pas : la bourse locale enregistre près de 300 milliards de dollars de transactions quotidiennes. Et sur l’aéroport international O’Hare, un avion décolle ou atterrit chaque 20 secondes. Record mondial. Qu’on se le dise, New York, l’éternelle rivale, joue dans la cour des délicat(e)s, plus soucieux de leur after shave que de leurs résultats.
Chic, I go to Chicago
Miracle, la ville de tous les records, celle de l’ex plus haut gratte-ciel de la planète (Sears tower, 443 mètres pour 110 étages), de la plus importante école de pompiers ou du plus grand aquarium, est également celle qui vit naître le magazine Play Boy, la pizza version américaine, les boîtes et le système commercial Tupperware, les flippers Gottlieb, l’université Mc Donald d’où des centaines d’étudiants repartent incollables sur les frites et les hamburgers, Al Capone, indissociable des Incorruptibles, le blues urbain, celui qui rigole des champs de coton pour pleurer la violence du ghetto soulignée d’une batterie à la puissance de plomb et de riffs tranchants comme des lames de surin. De ce choc entre cols blancs et paluches noires, Chicago a reçu la beauté, à la manière d’un don du ciel.
Posée en bordure du lac Michigan, celle qu’on appelle aussi « La ville du vent » pour raconter les rafales frisquettes qui la balayent tout l’hiver et ces brises tièdes qui la rafraîchissent aux beaux jours, offre un vrai bonheur de vie. A son cadre grandiose, piqué de splendides immeubles signés par les plus grands noms de l’architecture moderne et contemporaine (il est vrai que plusieurs incendies successifs ont complètement détruit sa version initiale), elle ajoute des avenues flamboyantes bordées de vitrines réjouissantes, des promenades épatantes pour amateurs de vert comme de bleu, joggers, bikers et même lovers.
Il y a mieux encore. Pour parfaire son style, pour compléter la beauté des buildings avec des œuvres posées au niveau du trottoir, la ville accueille tous les artistes du monde. Calder, Picasso, Pei, Chaghall, Dubuffet et bien d’autres, des avant-gardistes autant que des piliers de la création américaine, ont semé leurs réalisations au hasard des places, carrefours et jardins. Et c’est splendide.
Bref, travail (efficace) et agrément (intense) font ici très bon ménage. Les rendez-vous débutent à 8 heures et la journée ne traîne guère après 17 heures. A Chicago, l’Amérique invente le cocktail des affaires rondement menées avec les plaisirs jamais mesurés. Dollars et bonheurs de l’art. Chic, I go to Chicago.

Marc de la Vaissière
[email protected]
A faire, à ne pas faire…

  • Ponctualité exigée lors des rendez-vous. Il est même de bon ton d’arriver quelques minutes en avance.
  • Costume et cravate sont indispensables. Ne pas hésiter à jouer de l’élégance made in France. Elle tranchera agréablement avec le complet gris, chemise blanche, que portent les hommes d’affaires américains.
  • Les affaires se traitent en présence des avocats. Ce n’est pas un signe de méfiance, juste une manière d’orthodoxie. Inutile de résister et s’attacher soi-même les services d’un lawyer.
  • Ne jamais oublier qu’on n’arrive pas à la table des négociations en dilettante. Il est indispensable de maîtriser à fond ses dossiers. Vos interlocuteurs sont en permanence au top, il faut l’être aussi.
  • Le dîner constitue une excellente poursuite des négociations. Mais la convivialité du repas ne signifie pas que le contrat sera plus facile à signer.
  • La relation humaine est directe. On va droit au but pour faire affaire. Ou ne pas faire.
  • On s’appelle immédiatement par son prénom, à tu et à toi. Echange permanent de cartes de visite. On parle très facilement de sa famille, on montre la photo des enfants et, plus que tout, celle de la maison de campagne ou de bord de lac. Question de standing, la richesse affichée fait partie du standing.
  • Les Américains invitent volontiers leurs partenaires à venir passer le week-end dans leur repaire de verdure ou à tirer des bords sur le lac Michigan. Ne jamais refuser. L’accueil est invariablement soigné, d’autant que des amis sont souvent de la partie.
  • Les Américains ignorent généralement tout de l’Europe. Inutile de s’en formaliser. Une bonne connaissance de l’actualité américaine sera fortement appréciée.
A VOIR SI VOUS AVEZ….

Une heure
C’est juste le temps nécessaire pour sauter dans le métro et faire le tour de la ville à bord du mythique métro aérien, le Loop. Ce métro vieillot a servi de décors à tous les grands polars américains. Le coup d’œil est magnifique.

Une journée
Rendez-vous avec les étudiants de l’école locale d’architecture. Ils assurent bénévolement des visites pédestres de la ville. Une passionnante découverte de l’urbanisme contemporain, avec des commentaires avertis. Dans l’après midi, promenade le long des rives du lac Michigan. Magnifique. En profiter pour visiter l’aquarium et son spectacle nautique. Le soir, cap sur le BLUES, le club où le blues décline chaque soir ses racines et ses talents.

Un week-end
Ajouter à ce qui précède l’exploration du Magnificient Mile, les Champs-Elysées locaux. Cette grandiose perspective passe en revue quelques uns des gratte-ciel les plus spectaculaires de Chicago et toutes ses boutiques branchées. La sears Tower, ainsi que la Water Tower, une merveille, construite autour de cascades et de jets d’eau.
Pratique

Y aller Vols directs quotidiens assurés par Air France (36 54 et www.airfrance.fr ainsi que par American Airlines (01 41 18 20 00 et www.americanairlines.fr et United Airlines (0 810 62 62 62 et www.united.fr. Ils durent 7 h 30.

Heure Quand il est midi en France, il est 5 heures à Chicago.

Formalités Passeport biométrique valide obligatoire pour être dispensé du visa d’entrée aux Etats-Unis.

En ville Pour rejoindre le centre-ville depuis l’aéroport, prendre le train. Un départ toutes les 5 minutes, 40 minutes de trajet et environ 10 € l’aller.

Argent le dollar vaut environ 0,70 €.

Langue Inutile de rêver, sauf exception, les Américains ne parlent pas le français. Anglais nécessaire donc pour se débrouiller en ville.

Se renseigner : il n’y a pas d’office de tourisme des Etats-Unis en France. Informations au 0 899 70 24 70 et www.office-tourisme-usa.com