Chine : la pollution, nouvelle grande peur des expats

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Paris, ce 5 décembre, le vol vers Shanghai assuré par China Eastern est reporté de 12h20 à 18h45. Ni panne, ni souci technique mais un épais brouillard à destination. Une fois arrivé, le 6 décembre à 13h45, le constat est sans appel : le brouillard est toujours là. Il va durer tout le week end. Mais ne nous trompons pas, rien de très «météo» dans cette nappe jaunâtre. La responsable ? Une pollution extrême qui reste sur la ville faute de vent!

«Nous avons atteint le niveau d’alerte 6, le plus élevé», nous explique le patron français de la restauration d’un important groupe hôtelier. «Cela veut dire qu’il ne faut pas sortir les enfants et les personnes âgées et qu’il est plus prudent de rester chez soi». La rue reflète la peur des expats. Partout des masques sur le visage. Une appli mobile a même été créée pour suivre l’évolution en temps réel. «C’est la grande peur actuel des européens présents en Chine» souligne Marc Dubout, patron d’une société de représentation commerciale, «Nous craignons les effets secondaires de cette pollution sur nos familles» reconnait cet homme de 45 ans, installé en Chine depuis dix ans. «Nous constatons des problèmes fréquents de respiration chez nos deux garçons. J’ai pris la décision de les renvoyer en France l’année prochaine pour leur première année de collège». Et pour ce 5 décembre, les chiffres sont sans appel : un niveau de pollution 30 fois supérieur à la normal, plus d'une centaine de vols annulés... Et quelques milliers d'alertes individuelles envoyées sur les iPhone des expatriés.

Faudra t-il assurer ce risque ? En faire une maladie professionnelle ? Sans doute, expliquent nos interlocuteurs qui se plaignent que leur entreprise, en France, soit peu au fait de la réalité du terrain. Plusieurs français installés en Chine vont lancer un blog sur ce sujet «trop sérieux pour ne pas être évoqué». Mais seule certitude, peu sont encore décidés à revenir en France, «sauf si cela devait s’aggraver». Mauvaise nouvelle pour eux, la Chine devrait connaître encore de haut niveau de pollution ces cinq prochaines années. C’est du moins ce que prévoit l’observatoire mondial de la pollution.