Contre mauvaise fortune bon cœur

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La crise est une chance. C’est clair, c’est net, écrit noir sur blanc par l’Agence internationale de l’énergie. Une chance, parce que l’AIE estime que les émissions mondiales de CO2 auront baissé cette année de 3% en raison de la chute de la production industrielle. Cela s’appelle voir le bon côté des choses ! Cette […]

La crise est une chance. C’est clair, c’est net, écrit noir sur blanc par l’Agence internationale de l’énergie. Une chance, parce que l’AIE estime que les émissions mondiales de CO2 auront baissé cette année de 3% en raison de la chute de la production industrielle. Cela s’appelle voir le bon côté des choses !
Cette chute de CO2 est sans précédent depuis 40 ans. Non, ce n’est pas la prise de conscience, le Grenelle de l’environnement et autres mesures pour la planète qui l’auront provoqué mais, plus simplement, la décélération de la machine économique. L’AIE estime que la baisse de production de CO2 est de 3% en 2009, contre une hausse habituelle de 3%. La crise, sans doute. Les efforts pour réduire les coûts également puisque depuis 2 ans, les entreprises ont investi autant qu’elles le pouvaient dans des solutions moins gourmandes en énergie pour des raisons économiques pures. Les spécialistes annonçant un prochain retour du baril à 100 dollars, il faut bien voir plus loin que le bout de son nez et se préparer à éviter un nouveau choc pétrolier. Le sentiment d’urgence est sans doute plus économique qu’écologique, peu importe, tout le monde est gagnant !

Il reste à savoir ce que la crise aura changé dans le voyage d’affaires. DéveloppementPros.com a déjà évoqué les nouvelles habitudes prises dans les entreprises pour réduire les budgets voyages. Restrictions, restrictions, ces changements étaient eux aussi liés au souci de faire moins cher, pas à une quelconque culpabilité envers la planète. Le voyage « durable » n’a pour l’instant pas trouvé sa place dans les entreprises : on ne choisit pas son hébergement ou son mode de transport par souci écologique, mais par préoccupation prix, rapidité, facilité d’accès. Même si l'organisation écologiste WWF affirme qu'il serait "complètement stupide" de ne pas investir dès aujourd'hui dans une économie faiblement émettrice en carbone, il est difficile de faire le lien entre l’urgence planétaire et la tournée à faire pour visiter les clients. Ah si ! L’un d’entre eux se trouve à Copenhague. On y sera peut être pour la fameuse négo, début décembre ?
Anne Le Goff