Crise ou pas crise, les études se suivent et se rejoignent

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Pas moins de 4 études* en une dizaine de jours sont venues confirmer la hausse des tarifs du voyage d'affaires pour 2012. Des hausses mesurées mais qui, au final, pèseront sur les budgets des entreprises. Et force est de se dire que les économies sur les déplacements professionnels, à volume constant, ne peuvent pas se multiplier comme les petits pains. Et réduire le nombre de voyages, c'est pénaliser l'entreprise. Une quadrature du cercle qu'il faudra enfin que les latins que nous sommes apprennent un jour à gérer.

Selon le bon vielle adage boursier, "On achète au son du canon pour revendre au son du violon". Malheureusement, si la crise est bien une guerre économique, il est difficile de l'anticiper sans prendre des risques parfois dangereux pour la société. Tous les spécialistes de l'économie le répètent, Alain Minc en tête : pour s'attaquer aux effets de la crise, il faut en prévoir les conséquences. Et l'économiste français de préciser "C'est au moment où les marchés ralentissent que prendre des risques en investissant est parfois une preuve de sagesse". Tous les gourous de la finance le disent, un bon capitaine est celui qui saura "galvaniser ses foules, les porter vers les voies d'un dépassement d'équipe réussi dans l'intérêt de tous".
On pourrait ajouter que le capitaine doit aussi savoir s'entourer. Un acheteur "voyages", à sa façon, est une pièce maitresse de l'analyse financière autour des déplacements professionnels. Il sait sur quels leviers appuyer pour réduire les coûts, et sans doute, changer les habitudes des voyageurs. Il maitrise ses fournisseurs, peut les associer aux enjeux établis et permettre à l'entreprise d'aller sur le terrain gérer des approches commerciales ou technologiques. C'est vrai qu'il est toujours facile d'écrire de grandes idées sans se demander si elles sont applicables. Nous, journalistes, regardons évoluer les marchés en fonction des opinions, des analyses et des études. Nous avons le droit à l'erreur... Nous n'engageons jamais nos équipes ou nos finances sur les voies du commerce national ou international. Mais, comme tous, nous sommes sensibles aux variations économiques, aux budgets resserrés et à l'attentisme qui existe et va se développer en cette période électorale qui arrive. C'est cet échange du réel et du virtuel qui permet de tracer une route. modestement, et les enquêtes que nous publions le prouvent, on peut tous à notre niveau faire bouger les lignes économiques ou politiques. Encore faut-il le vouloir.

Marcel Lévy

* Etude CWT, étude GBTA, étude Egencia, étude American Express