Défoulement

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Par ces temps de crise et de grisaille, voici un moment de pure réjouissance : le temps d’un jeu vidéo en ligne, nous allons devenir maîtres du monde, décider qui va prospérer ou disparaître dans les oubliettes, sauver l’économie américaine et dépenser quelques mille milliards de dollars. Bon d’accord, ce n’est qu’un jeu. Mais cela […]

Par ces temps de crise et de grisaille, voici un moment de pure réjouissance : le temps d’un jeu vidéo en ligne, nous allons devenir maîtres du monde, décider qui va prospérer ou disparaître dans les oubliettes, sauver l’économie américaine et dépenser quelques mille milliards de dollars. Bon d’accord, ce n’est qu’un jeu. Mais cela soulage !
Il s’appelle « Trillion Dollar Bailout », autrement dit «Plan de sauvetage de mille milliards de dollars». Cela vous dit quelques chose ? Vous avez bien raison, cette fiction est tirée d’une histoire réelle et très récente au point même qu’elle se poursuit. Il s’agit donc, avec une enveloppe virtuelle de 1000 milliards de dollars, de sauver des propriétaires en détresse et de récompenser ou punir les patrons. Le joueur peut accéder à leurs demandes en puisant dans un sac plein d’argent ou les envoyer bouler en leur mettant une gifle et sans avoir, suprême satisfaction, à justifier ses choix. Un graphique détermine, en fonction des actions du joueur, si l’économie progresse ou s’effondre.

Passé ce bonheur et de défoulement, il faudra revenir à nos moutons. Les restrictions budgétaires donnent des idées aux spécialistes du voyage d’affaires. British, par exemple, tente de séduire sans débourser : la compagnie supprime le siège central des 3 places en business pour jouer une confidentialité qui ne lui coûte rien, puisque cette partie avant de l'avion est loin d’être remplie. Ryanair, qui rend souvent service en allant dans des destinations non desservies par les autres compagnies, introduit le téléphone à bord… et programme la fin de ses comptoirs d’enregistrement, trop onéreux. Egencia rejoint le club des contrôleurs de notes de frais, tant il est vrai que le diable est parfois dans les détails. Bref, quand on n’a pas de pétrole, on a des idées : le slogan de la crise de 1974 revient cette semaine singulièrement d’actualité.

Annie Fave

Le lien si vous voulez jouer à sauver le monde : www.addictinggames.com/index.html