Déplacements professionnels : le « door to door » n’est-il qu’un leurre ?

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Que ce soit chez BCD ou KDS, sans doute très vite chez Traveldoo et les autres... Le Door to Door laisse sceptique certains acheteurs qui voient l'émergence d'une nouvelle mode dont la seule finalité est d'enrichir les éditeurs de solutions dédiées. A la base pourtant, l'idée est séduisante : organiser en trois clics au plus le déplacement d'un collaborateur.

Du taxi au pied de chez lui jusqu'à son retour à la maison, le programme analyse tous les segments en fonction de la politique voyages de l'entreprise, établit les réservations et optimise l'ensemble pour faire gagner du temps au voyageur. Sur le papier, on l'imagine, le principe est révolutionnaire tant il simplifie l'organisation du voyage et facilite sa gestion commerciale via un paiement centralisé, quand cela est possible. Et pourtant. Aux USA, plusieurs associations de travel manager et voyageurs se disent sceptiques face à un outil dont la complexité sera de prendre en compte la réelle diversité de l'offre et non celle "officielle" proposé par les éditeurs de SBT. Une remarque vite balayée par les développeurs qui rappellent qu'ils ne sont pas payés par les fournisseurs mais par la redevance des utilisateurs. Autre remarque de ceux qui doutent : la connaissance du voyageur qui fait régulièrement le même trajet est largement supérieure au savoir d'une machine. Et de préciser que les modifications et changements permanents pendant un déplacement professionnel prendront du temps à être intégrés dans la machine. Du temps et sans doute de l'argent à chaque réadaptation. Enfin, les modifications du voyage prévu au départ, souvent liées aux attentes du client visité ou d'un problème technique plus complexe à gérer, va engendrer une refonte permanente des circuits. On le sait, 1 voyageur sur 6 bouge ses vols 96 heures avant le voyage et un sur cinq pendant son voyage. Bref, si les démonstrations sont brillantes, il faudra attendre la commercialisation de solutions abouties pour juger du bien-fondé de l'offre. Rien de très finalisé ne devrait réellement voir le jour ces prochains mois. Il faudra sans doute patienter jusqu'en 2014 pour se faire une idée plus précise de ce que les observateurs regardent avec envie. Et prudence.

Hélène Retout