DeplacementsPros et Bristih Airways France en « dispute »

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J’aime bien ce faux ami anglais qui pourrait laisser croire que "Dispute" dans la langue de Shakespeare a la même signification que dans celle de Molière. Pour ceux qui l’auraient oublié, la traduction plus réaliste serait "différend", ce qui au sens Laroussien du mot veut dire : désaccord, contestation résultant d’une différence d’opinion, d’intérêt. Je […]

J'aime bien ce faux ami anglais qui pourrait laisser croire que "Dispute" dans la langue de Shakespeare a la même signification que dans celle de Molière. Pour ceux qui l'auraient oublié, la traduction plus réaliste serait "différend", ce qui au sens Laroussien du mot veut dire : désaccord, contestation résultant d'une différence d'opinion, d'intérêt. Je vous le concède, le français, langue de la diplomatie, a parfois un coté faux cul mais merveilleusement explicite. Car c'est bien de différence d'interprétation qu'est née notre "dispute" avec British Airways.
Résumons les faits. Voila quelques jours, nous avons publié dans la newsletter quotidienne un article intitulé "Chez British Airways, les hommes n'ont pas la droit de s'asseoir à côté d'enfants voyageant seuls". Un titre de pure interprétation journalistique, qui laissait entendre que pour la compagnie britannique, tous les hommes seuls étaient des pervers sexuels ! On peut regretter l'absence d'un point d'interrogation à la fin du titre, qui aurait laissé planer le doute et joué le rôle de "prozac éditorial" dans ce qui allait nous opposer, amicalement il est vrai. Nous l'avons oublié. Mea culpa, mea maxima culpa. Qui aurait pu croire un court instant qu'un règlement stupide (mais appliqué dans d'autres compagnies aériennes) pouvait semer l'émoi à la direction française du groupe. Comme l'aurait si bien résumé Maitre Capelovici, champion historique des mots à la télévision française, "Il faut dépasser les lettres pour en percevoir la réalité". Quelle est-elle ? La première, c'est que BA a très tôt œuvré en faveur de la protection de l'enfance. Son règlement interne, qui interdit à un homme de voyager à côté d'un enfant, n'est que le fruit de cette logique. La règle doit être exagérée puisque, appliquée à un homme voyageant avec son épouse, la compagnie a du reconnaître son erreur. Elle a juré de l'appliquer avec discernement. Ce ne fut pas le cas dans cette affaire.

Qui pourrait croire que notre titre, fut-il le plus maladroit du monde (je veux bien l'admettre) pouvait nuire à l'image de la compagnie britannique ? Malheureusement, notre égo en prend en sérieux coup car nous sommes réalistes. A première vue, selon des infos puisées chez mes amis Travel Managers, ils volent toujours avec BA. Ouf, je n'ai pas fait chuter le cours de la bourse ou fait mettre à la porte quelques PNC. Aussi, si je peux comprendre que cette courte phrase a pu choquer chez BA, et nous regrettons toujours quand nous sommes à l'origine d'une déception, je crois sincèrement qu'on lui a donné une valeur qui va bien au-delà de la réalité. D'autant qu'à part ce titre un peu rapide, tout le reste était juste et plutôt modéré, si l'on regarde les commentaires de la presse britannique ! Aussi, je vous le dis, je suis courageusement prêt à voler avec British. Seul et sans arme. Et si plutôt qu'un jeune enfant, vous aviez une ravissante passagère… J'avoue que je préférerais.
L'affaire est donc close... Pour ma future voisine, vous avez des photos ?

Marcel Lévy