Des aéroports laids, laids, laids

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Si l’on en croit Karrie Jacobs, journaliste au magazine Travel + Leisure, "Les aéroports ne sont pas tous des réussites architecturales". Dans son dernier numéro, le magazine dresse la liste des aéroports les plus laids et les plus beaux. Sans surprise, notre camembert de Roissy se place dans le peloton de tête des lieux à […]

Si l'on en croit Karrie Jacobs, journaliste au magazine Travel + Leisure, "Les aéroports ne sont pas tous des réussites architecturales". Dans son dernier numéro, le magazine dresse la liste des aéroports les plus laids et les plus beaux. Sans surprise, notre camembert de Roissy se place dans le peloton de tête des lieux à éviter. A contrario, Beijing est montré du doigt pour le mariage parfait du fonctionnel et du beau.
La liste des horreurs aéroportuaires, selon Travel + Leisure, est longue. New York, Roissy, Londres ou Moscou sont montrés du doigt pour les défauts évidents de conception qu'ils portent au plus profond d'eux-mêmes. D'autres, comme le T4 de Madrid Barajas, sont au contraire de purs chefs d'œuvre conceptuels qui savent utiliser l'espace pour faciliter la vie des voyageurs. Et toute la question est là : comment définir un bel aéroport ? Tous ceux qui utilisent souvent un aéroport sont formels : il faut de la place, de la lumière, de la fluidité. Trois qualités essentielles que complètent d'autres attentes : couloirs peu ou pas trop longs pour accéder aux bagages, barrières de sécurité suffisantes, passages rapides de l'immigration. Rien que du concret. Bien sûr on peut, comme à Las Vegas, implanter quelques machines à sous et deux ou trois œuvres d'art… Mais est ce suffisant pour rendre les lieux faciles à vivre ? Certainement pas ! Il n'y a rien de pire dans un aéroport que de sentir opprimé avant le départ.
Roissy 1 est un bel exemple de ce qu'il faut éviter de faire. Et pourtant, à l'origine, le cachet architectural qui avait été adopté était loin d'être sans intérêt mais à l'usage,.... D'autant que l'affichage, même amélioré, reste d'une indigence fatale au voyageur. Et puis faire "beau" ne suffit pas à faire bien. Pour preuve au terminal A, où l'on passe d'une partie à l'autre via le restaurant (deux escaliers à franchir) et où se trouve le chef d'œuvre de la conception aéroportuaire : une porte rotative pour éviter qu'embarqués et débarqués ne se mélangent ! Il fallait y penser.
Bien sur, il est facile de faire comme Travel + Leisure et de trouver les aéroports à montrer du doigt. Et pourquoi ne pas lancer un sondage planétaire pour savoir ce que les voyageurs attendent ? Sans doute il aurait-il là une source de savoirs utiles aux concepteurs. Et vous, des idées ?

Philippe Lantris