Des poubelles de portables, des tonnes d’infos !

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Devenus des objets du quotidien, les téléphones portables sont des jetables qui durent le temps d'une mode, d'une fonctionnalité nouvelle, d'un look innovant. Chaque année apporte son modèle et chaque année, nous craquons pour un forfait amélioré aux contours complexes. Qu'importe, nous avons oublié les fondamentaux du téléphone dont la finalité est de joindre un correspondant, pour succomber aux charmes des smartphones où la photo, la vidéo ou le GPS sont désormais essentiels à notre environnement.

A priori, pourquoi pas. La passion technologique n'est pas plus critiquable que celle pour une bonne bouteille, une moto, un grand couturier. Bref, une passion comme une autre. Ce qui est plus gênant, c'est cette étude américaine qui démontre que 68% des téléphones abandonnés, jetés, laissés dans un tiroir ou rendusà l'opérateur... Contiennent encore des données très personnelles au point même qu'elles pourraient vite devenir pénalisantes dans la guerre économique que nous vivons. Méconnaissance, oubli, pannes de batteries ou d'affichage, les raisons qui conduisent l'abandon du portable sont nombreuses. Sur 100 appareils rapportés pour être recyclés, près d'une vingtaine ne sont plus protégés par mot de passe et 40 contiennent encore le répertoire téléphonique de l'ancien propriétaire.
Face à cette situation, plusieurs pays européens se lancent dans une campagne d'information destinée aux entreprises et à leurs voyageurs. L'idée est de faciliter la protection des données et de limiter leur diffusion lorsqu'ils seront détruits. Aux USA toujours, des entreprises ont prix la décision de retirer elles mêmes tous les éléments de la mémoire des téléphones portables qui sont retirés du parc. Mais ce constat ne se limiterait pas aux seuls téléphones. Les ordinateurs portables revendus, même lorsque le disque dur semble effacé, peuvent encore parler. Des outils existent pour reconstituer des données et les revendre. Désormais, indépendamment de la sécurité active, il va falloir s'intéresser à la sécurité passive. Une mission supplémentaire pour les responsables de parc technologique. Essentielle pour éviter les fuites d'information.

à New-York,
Philippe Lantris