Dreamliner de Boeing, une crise profonde est engagée

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Tous les 787 de Boeing en service dans le monde sont désormais cloués au sol. Si l'avionneur américain précise que ce sont principalement des défauts de jeunesse, la réalité pourrait être bien différente. Selon des experts japonais, Boeing devra démontrer que la conception de son appareil est aboutie. Les soucis de batterie, l'organisation même des circuits électriques et le choix de certains matériaux "composite" sont montrés du doigt.

Dreamliner de Boeing, une crise profonde est engagée
Jusqu'où iront les adaptations proposées par le constructeur US ? L'Inde réclame aujourd'hui des indemnités pour faire face au manque d'exploitation. D'autant que l'enquête en cours pourrait prendre des semaine, il n'est donc pas certain que les appareils revoleront prochainement. Sur son site, la FAA précise que Lles dysfonctionnement constatés, s'ils ne sont pas corrigés, pourraient entraîner des dégâts pour des systèmes et structures d'une importance capitale". Comprenez, un incendie en vol, difficile à maîtriser. La FAA reste prudente et demande que seuls les circuits électriques essentiels soient rapidement vérifiés et sécurisés. Boeing n'a pas encore apporté de réponses techniques aux attentes de ses clients se contentant de renouveler sa confiance au dernier né de l'entreprise. McNerney, le patron de Boeing, n'arrête pas de le répéter sur tous les médias du monde : "Nous avons confiance dans cet appareil. Le 787 est sûr". Pour l'heure, ses ingénieurs étudient attentivement les causes et les conséquences des incidents relevés. Tout comme les ingénieurs japonais qui se penchent sur le choix des batteries, leur fonctionnement et leur intégration à l'ensemble. Sur la NHK,, un spécialiste a affirmé qu'il faudra sans doute revoir la conception globale du circuit électrique. Impensable à ce stade de remettre à plat toute l'alimentation de l'appareil sans s'engager dans des travaux de titans. Boeing le sait, plus le blocage durera, moins les clients viendront confirmer leurs commandes et les options posées. Malgré tout ce coup dur n'est pas du goût d'Airbus, qui souhaite voir "rapidement voler le Dreamliner". Le soutien de Fabrice Brégier, le PDG de l'avionneur européen, n'est pas le fruit du hasard. L'A380 a connu lui aussi quelques difficultés techniques à ses débuts et une mauvaise image des constructeurs peut se traduire par un manque de confiance global.