EVP 2011, derniers moments de bonheur avant la crise ?

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En commentant le baromètre 2011, Eric Audoin, le patron d'American Express Voyage d'Affaires, n'a pas caché sa satisfaction de voir le marché repartir en 2011. Une joie maitrisée car si les résultats de cette année s'annoncent plutôt bons, au petit jeu de la boule de cristal, il avoue lui même "ne pas savoir de quoi 2012 sera fait". Sans doute une petite croissance à en croire les résultats annoncés, qui évoquent une hausse des budgets de 1,5% pour ces prochains mois.

A l'évidence, Amex n'a pas voulu faire dans le commentaire triomphant. Il n'y avait pas de quoi même si les indicateurs évoqués étaient plutôt positifs. 2011 s'annonce d'ailleurs globalement comme un cru très correct et cette satisfaction se commentait dans les couloirs. Chiffre d'affaires en hausse pour British Airways, résultats plus que bons pour Qatar Airways ou United et des ratios encourageants dans le monde de l'hôtellerie. "On voit bien que la crise est devenue une composante qui nous entoure mais qui ne doit pas nous perturber dans notre travail quotidien", précise Eric Audoin qui veut désormais regarder le business travel comme le fer de lance de l'activité économique. Une vision partagée par l'AFTM qui veut que le Travel Manager devienne le pivot central de l'organisation de cette politique économique de conquête.
Autre constat sur le même thème, les premiers "Labs" animés par DéplacementsPros et gérés avec maestria par les étudiants de l'ESCAET. Le besoin de savoir et d'échanger est grandissant et devient même l'une des raisons de la visite à l'EVP. "Nous avons un besoin de comprendre et de nous positionner sur des sujets essentiels", expliquait Patricia Motta de BASF aux participants de sa table de réflexion. Tout cela démontre bien que l'évolution du métier est en route et sera, sans doute, plus profonde que ne l'imaginent les professionnels eux mêmes. C'est sans doute la grande leçon de cet EVP : "Malgré l'environnement complexe, voyager c'est s'assurer d'être toujours présent sur les marchés". Et la traditionnelle formule du patron d'Amex lui est revenue à la bouche: pour Charles Petruccelli, "Si vous ne visitez pas vos clients, vos concurrents le feront à votre place !".

Marc Dandreau