EXCLUSIF : A380, Chabal pour moteur

211


Prenez une compagnie réputée pour la qualité de ses services, ajoutez y un soupçon de nouveautés, un zeste de design, quelques stars de l’ovalie française, et vous êtes prêts à consommer le nouveau vol de Singapor Airlines au départ de Charles de Gaulle. Nouveau ? Pas le vol, ni la destination… mais l’avion. Nous étions à bord du premier vol qui reliait Paris à Singapour en A380.

Le 2 juin restera une date importante pour Aéroports de Paris qui accueillait son premier vol régulier sur l’A380. On a tout dit et tout écrit sur ce géant des airs. Tout ou presque car rien ne vaut l’essai
grandeur nature pour tester la bête. Entre le papier glacé et les douze heures de vol, la différence est de taille. D’autant que ce géant semble avoir « accouché d’une souris »... Ou presque. Le découpage de la cabine est si bien fait que l’on a le sentiment de vivre un avion comme les autres, aux espaces intimes et bien pensés. On est loin du délire des concepteurs qui prévoyaient des douches ou une piscine. Le raisonnable a pris le pas sur la folie.
Dehors, l’avion est imposant. Sa taille, son empreinte au sol, son envergure. Même son ombre portée est gigantesque. Dedans si le sentiment d’espace s’installe vite, l’œil se perd en comparaisons. Plus large ou non que le 747 ? Plus haut ? C’est sûr. Moins bruyant que tous les autres appareils ? C’est évident. Mieuw sécurisé ? On en a le sentiment en tout cas, tant le décollage se fait en douceur.
EXCLUSIF : A380, Chabal pour moteur
Un classique innovant

Trois classes sont offertes à la clientèle. Les suites, véritables «chambres d’hôtel volantes» font appel à l’imaginaire de l’aérien. Un siège accueillant, complété d'un lit qui s’installe à la demande du passager. Bois, assise en cuir, écran 23 pouces, imposante table de travail et même un siège pour accueillir un collaborateur. Deux portes coulissantes apportent la discrétion attendue par une clientèle
capable de payer les quelques 9000 euros du voyage. La business reste elle aussi attractive avec le siège le plus large de sa catégorie qui se transforme en lit par le simple rabat du dossier. Une prise électrique, une connexion USB pour utiliser son lecteur MP3 ou visionner des films sur l’écran 16 pouces. Pratique. Côté classe éco, la compagnie a su s’adapter aux nouvelles attentes des voyageurs d’affaires. Repose pied, prise électrique dans l’accoudoir et plus de 100 films proposés en permanence sur un écran individuel. Certes, ici peu d’inclinaison du siège et un espace entre les rangées assez limité.
EXCLUSIF : A380, Chabal pour moteur
Vivre l’avion

«Chabal sourit assez peu» commentent ses équipiers du 15 de France embarqués eux aussi dans ce vol inaugural. Et pourtant, le plus célèbre barbu de France semble avoir aimé. Affable avec les passagers qui osent traverser la classe Affaires pour un autographe. Pas de doute, il sourit ! La meilleure des pubs pour la compagnie. A bord aussi, Stéphane Werbrouck, de Sagem (Groupe Safran), embarqué sur ce vol inaugural un peu grâce aux hasards du calendrier, son déplacement sur Singapour était programmé depuis longtemps. Pour cet habitué de l’A380 (il l’a déjà pris 5 fois) la business est 'un produit bien adapté aux voyageurs d’affaires. Les bonnes conditions de vol permettent d’arriver dans d’excellentes conditions physiques'. Et pour preuve, il a programmé une journée de travail à Singapour dès la descente d’avion, juste après une douche au salon. Départ le soir pour Sydney, toujours en A380. «Nous ne verrons pas d’hôtels avant deux jours», précise le patron des ventes et du marketing de la division « civil aircraft avionic ».
Bien sûr, on pourra regretter l’étroitesse des coffres à bagages sous dimensionné pour un avion de
cette taille, l’impossibilité pour le moment de connecter l’ipod au système USB de bord ou un choix de films récents assez courts. Singapor Airlines affiche sa volonté d'offrir «la meilleure qualité au meilleure prix ». Il faudra sans doute peaufiner les repas en Business et améliorer l’ordinaire en classe éco. Qu’importe, le bonheur des voyageurs se lit sur leur visage. Singapor Airlines fait un sans faute et l’A380 a passé avec succès son examen de passage parisien. Et enregistre déjà un taux de remplissage proche des 83% pour les prochains mois. De quoi donner des couleurs à un univers économique généralement morose.

Marcel Levy
Paris Singapour, l'A 380 au quotidien

Après Singapour, Sydney, Londres, Tokyo, Dubaï, Los Angeles, Melbourne, Auckland, Toronto et Bangkok, l'aéroport de Paris Roissy-Charles de Gaulle rejoint ce 2 juin le cercle très fermé des destinations accueillant le paquebot des airs de l'avionneur européen Airbus. Alors que le lancement de l'appareil a donné lieu a des cérémonies officielles dans les principaux aéroports qui l'ont reçu, cette fois ce premier vol, endeuillé par l'accident du Rio-Paris, a eu lieu dans une quasi discrétion. Parmi les passagers qui ont emprunté pour la première fois l'A380 au départ de Paris, figuraient 35 membres de l'équipe de France de rugby qui entamaient une tournée dans le Pacifique.La compagnie Singapore Airlines assurera une liaison quotidienne Paris-Singapour aller-retour grâce au géant d'Airbus, dont elle a été la compagnie de lancement: elle a reçu le premier exemplaire le 15 octobre 2007.