EXCLUSIF e-ticket : et le train ?

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Discrètement, la SNCF travaille à la mise en place prochaine de son ticket électronique. Les premières études menées auprès des professionnels du voyage d’affaires démontrent l’intérêt évident du produit même si, pour beaucoup d’agences de voyages qui facturent des frais d’émission, dématérialiser le papier peut conduire le client à s’interroger sur le bien fondé des […]

Discrètement, la SNCF travaille à la mise en place prochaine de son ticket électronique. Les premières études menées auprès des professionnels du voyage d’affaires démontrent l’intérêt évident du produit même si, pour beaucoup d’agences de voyages qui facturent des frais d’émission, dématérialiser le papier peut conduire le client à s’interroger sur le bien fondé des charges appliquées. Si l’on en croit nos sources internes à la sncf, le problème est plus dans l’approche technologique : paradoxalement, l'e-ticket serait off line pour le moment ! On line, à terme.
« Off Line dans l’accès », mais provisoirement, plaideraient les spécialistes technologiques de l’entreprise, en charge d’étudier le projet et de proposer rapidement des solutions intégrables dans les SBT. Le résultat final est très attendu dans un pays comme le nôtre où les échanges ferroviaires sont forts. Oui mais voilà, pour coller aux différents marchés la SNCF a démultiplié les offres commerciales. Les tarifs « grands publics » sont désormais multiples, peu transparents et très opposés aux tarifs « pros », plus difficiles à manier. Bref, pour arriver à offrir un « on line » total et efficace, il faudrait limiter l’offre électronique proposés sur les SBT aux billets les plus chers. Bien loin des attentes des professionnels. « Ou alors, intégrer des contrainte aussi lourdes que sur les billets Prems’s » affirme l’une des voix internes. En clair, éviter ce que l’on constate aujourd’hui : dans les entreprises il est fréquent d’acheter des billets très économiques, quitte à les perdre, puisqu’ils sont de toutes façons toujours bien moins chers que les billets « pros ».

Il reste que pour les Travel Managers, l’idée du « off line » est effrayante car elle ferait chuter les taux d’adoption des SBT et la tendance naturelle du « tout électronique ». Inacceptable pour beaucoup. Bien sur, la SNCF étudie d’autres pistes de réservation « on line » dotées de moyens de contrôles et d’outils de reporting. Mais si l’idée est facile à coucher sur le papier, dans la réalité elle est plus complexe. D’autant que l’aérien donne le ton : confirmation sur mobile, gestion des trajets complexes sur un carnet de voyage électronique… Bref, pas moins d’une dizaine de tests sont en cours aujourd’hui.

Enfin, on pourrait parler de l’échange communautaire. Comment intégrer un Thalys ou un Eurostar. Quid des travaux menés par la DB en Allemagne. Tout cela est complexe. La SNCF le sait et quitte à prendre du retard préfère rester prudente. Aller trop vite, on le sait, est parfois plus dangereux que la patience.

Marcel Levy