EasyJet : « Il n’y a qu’en France où l’on parle de low cost. En Europe, on préfère évoquer des low fares. C’est plus juste »

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Avec un développement réfléchi en Europe et plus particulièrement en France, EasyJet s'est toujours intéressée au marché du voyage d'affaires mais reste très proche du monde des loisirs qui représente environ 60% de sa clientèle. Un chiffre en hausse aux périodes des vacances.

Il y a deux jours, l'Association européennes des compagnies low cost publiait des résultats plus que positifs en matière de passagers transportés et de revenus financiers. Un satisfecit qui donne des boutons aux compagnies régulières. Pour preuve, toutes regardent comment créer des compagnies identiques sans ternir leur image. Le sandwich ou les journaux gratuits feront-ils la différence ? Pas si sûr. Pour François Bacchetta, le patron français de la compagnie EasyJet, "n'est pas low cost qui le décide. Il faut aussi adapter la culture de la compagnie à ce mode de gestion". Mais derrière une évidente réussite, la compagnie applique le dégroupage tarifaire sous toutes ses formes : 10 € pour le règlement par carte bleue, 15 € pour embarquer en premier, 18 € d'assurances, 22 € pour un bagage. Et même une compensation carbonne : 2 € pour un Paris/Nice. Les low cost, adaptées aux voyageurs d'affaires ? Réponse de François Bacchetta.

Déplacements Pros : Quel est la recette du succès des low costs ?

François Bacchetta : Des vols courts, trois quatre heures au maximum, sans correspondance, des escales rapides et un personnel sensibilisé. Nous sommes en classe unique, et l'absence d'une cuisine permet d'ajouter 10% de sièges en plus que sur un Airbus identique. Au final, plus de voyageurs transportés. Ajoutons à cette liste, une forte présence sur des liaisons demandées et une réactivité très forte pour ouvrir une ligne demandée par le public.

DP : Le mot low cost vous gène t-il ?

F.B : Je crois sincèrement qu'on n'en est plus là ! Nous sommes des "low fares", c'est à dire des entreprises capables de proposer des tarifs agressifs qui séduisent les utilisateurs. Nous avons des entreprises qui ont parfaitement compris cet intérêt économique. Si j'ajoute à cela un taux de ponctualité plutôt élevé, on obtient un produit adapté à des déplacements d'une journée, que ce soit en France ou en Europe. Bien sûr, nous n'avons pas forcément le maillage des compagnies régulières mais si vous regardez de près, nous couvrons la quasi totalité des grandes destinations européennes des affaires.

DP : On dit qu'Easyjet réfléchit à des services spécifiques pour les voyageurs d'affaires ?

F.B : Nous en avons déjà avec, par exemple, l'embarquement prioritaire proposé à 15 € ou le choix d'un tarif flexible pour ne pas se faire piéger par un rendez-vous qui déborde. Parallèlement, comme je le disais, le respect même des horaires est un gage de qualité. Prenons par exemple un Paris/Nice dans la journée, il est proposé à 200 €, tout compris. Pour autant, on regarde toujours comment améliorer nos services et donc naturellement ceux des voyageurs d'affaires.

D.P : Les low cost sont-elles adaptées aux voyages d'affaires ?

F.B : Je poserais la question en sens inverse : qu'est ce qui empêche une entreprise de choisir une low cost pour ses déplacements en France ou en Europe ? La sécurité ? Nous avons l'un des meilleurs classement sur ce sujet. Les retards ? Nous avons, je le répète, une ponctualité bonne voire très bonne. Les prix ? Ils sont attractifs et compétitifs. De quoi séduire, non ?

Propos recueillis par Marcel Levy.