EasyJet et Ryanair ont-elles mangé leur pain blanc ?

111

Dans une communication financière à ses abonnés, Bloomberg analyse les résultats bourisres des compagnies aériennes traditionnelles et des compagnies low cost. Premier constat, après des années de pertes les principaux transporteurs européens performent sur les marchés avec des résultats plutôt inattendus.

Dans la liste des exemples fournis par l'agence financière, Lufthansa et IAG font un bond de plus de 19 % au premier trimestre. Air France affiche de son côté plus 37% et réalise ainsi son meilleur trimestre depuis ces trois dernières années. Le constat, du côté des low cost est lui sans appel : Ryanair stagne et EasyJet augmente de peu : 2,5 %.

Selon les analystes, la transformation du marché engagée il y a deux ans porte désormais ses fruits au sein des compagnies traditionnelles. L'arrivée du low cost long-courrier - et de ses tarifs annoncés très largement en dessous de ceux du marché, mais rarement appliqués aux clients - laisse la voie ouverte au long-courrier des compagnies traditionnelles et ce, malgré la bataille tarifaire engagée depuis trois ans.

Si les Air France, British Airways ou Lufthansa connaissent d'aussi bons résultats boursiers, c'est principalement en raison d'un parfait positionnement tarifaire sur le marché des class économiques et une bataille acharnée sur les classes avant, avec des prix proposés aux entreprises largement inférieures à ceux affichés. Jean-Pierre Sauvage, le patron du BAR France nous le confirmait : "En 45 ans, le prix des billets d'avion a baissé de 10% alors que la demande restait en hausse constante".

Pour les spécialistes de Merrill Lynch, "On pourrait penser que l'extrême concurrence entre les low cost sur le marché européen ne permet plus une rentabilité aussi insolente que celle atteinte il y a 10 ans" et d'ajouter "La bataille du ciel engagée sur les coûts d'exploitation et la réduction des effectifs va conforter les compagnies traditionnelles. À la seule condition que le prix du pétrole n'explose pas trop rapidement". Une crainte exprimée par tous les patrons de compagnie, quel que soit leur business model.