«En France, on plante des fonctionnaires et il pousse des impôts»

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J’emprunte à Clémenceau, cette maxime célèbre tant elle résume bien mon propos du jour. D’autant que la taxe est loin d’être nouvelles. Le Vingtième, la Taille, la Dîme, le Cens, le Champart, la Gabelle, l’Octroi, le Minage, la taxe de luxe en 1917 (pour le Père la Victoire)… bref, un peu plus de 1200 impôts et taxes depuis qu’un petit malin y a pensé en Gaule.

Mon optimisme naturel ne va pas me conduire à critiquer le système tant il m’apparaît que dans une démocratie, chacun d’entre nous se doit de participer financièrement à la vie commune quelle que soit sa couleur politique, car au final : l’État, c’est nous ! On le voit bien avec l’opposition d’aujourd’hui qui crie au scandale alors qu’au pouvoir elle a fait la même chose. Gageons même que le pouvoir d’aujourd’hui oubliera lui aussi cette réalité des faits dès qu’il retournera dans l’opposition.

Il reste que le gouvernement a lancé mercredi des "Assises de la fiscalité", avec pour objectif de faire la chasse aux taxes inutiles et inefficaces qui pèsent sur les entreprises. Fort bien suivons le mouvement. Et pour que vous le compreniez, je voudrais replonger un tout petit peu dans le passé en évoquant un éditorial, ici même, qui se voulait réaliste en promettant que nous allions essayer de faire toute la lumière sur les taxes autour des déplacements professionnels. Je ne parle pas de celle bien connu sur l’essence, voir même de la TVA, dont on pourrait cependant percevoir quelques incongruités : SNCF répercutait la hausse de la TVA mais en aucun cas une entreprise ne peut la récupérer comme elle le ferait sur des biens matériels. C’est toujours ça de pris. SNCF n’y est pour rien.

Malheureusement, je dois le dire : nous avons fait chou blanc. Il me faut ajouter que nous n’avons pas bénéficié d’une attention et d’une aide formidable de la part des services concernés pour entrer dans le détail des taxes et en comprendre le fonctionnement. Bien sûr, nous avons relevé quelques motifs d’étonnement comme une TVA sur des taxes ou certains prélèvements dont on ne sait toujours pas aujourd’hui où ils arrivent au final. Autant vous préciser également que Bercy n’a pas souhaité s’étendre sur un sujet se bornant à nous expliquer fort gentiment que « l’entreprise avait peu de chances d’aboutir en raison de la complexité même du code des impôts».

Si j’admets justement que l’impôt est un élément essentiel de la démocratie et de la collectivité, il me semble stupide de ne pas arriver à comprendre comment ce que je paye est utilisé. Cette fameuse transparence prônée par les gouvernements depuis des années est restée lettre morte lorsque l’on s’attaque aux taxes diverses et variées qui viennent grever quasi quotidiennement notre activité.

Aussi, un peu comme vient de le faire notre Président à propos du chômage, je lance un appel public à tous les professionnels du transport, de l’hôtellerie, de la restauration, de la location de voiture en un mot à tous ceux qui font quotidiennement le déplacement professionnel, pour nous aider à y voir un peu plus clair. Vous l’avez compris, toute aide sera la bienvenue pour enfin publier un tableau précis de ce que nous coûte en taxes l’ensemble de nos voyages d’affaires.

Marcel Lévy
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