En voyage d’affaires, faut-il réseauter ou dormir ?

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Tous les vols n’étant pas encore reliés par téléphone avec la terre, de nombreux voyageurs d’affaires utilisent cet espace temps pour prendre du recul, se reposer ou, parfois, travailler. Mais la pression revient pour les encourager à « réseauter ». Faut-il ou non y céder ?

Il y a quelques années, Air France avait ouvert un espace dédié favorisant les rapprochements entre voyageurs d’un même vol, depuis disparu. Depuis KLM (avec « Meet and seat ») ou Virgin America notamment sont revenus à la charge, et la plate-forme web ciggo propose la même connexion aux passagers du train. L’idée ? Ne pas perdre son temps, profiter du voyage pour faire des rencontres utiles. Delta va ces jours ci plus loin avec un programme « Delta Innovation Class » qui propose de mettre en relations créateurs d’entreprises et « mentors » (comprenez entrepreneurs ou entrepreneurs expérimentés) et de les faire se rencontrer à l’occasion d’un déplacement sur un événement précis, comme une convention par exemple.

Belle idée de principe, mais dans la réalité ? Depuis quelques années, les équipages des compagnies remarquent à quel point leurs passagers d’affaires tendent à n’avoir qu’une envie, se poser (on pourrait dire se pauser !). Certes les courts et moyens courriers sont encore utilisés pour travailler le dossier en dernière minute avant le rendez-vous, du moins le matin. Les vols de fin de journée sont moins frénétiques. Mais les vols longs-courriers sont de plus en plus un moment pour lire, jouer (oui,oui !), dormir et se détendre. Réfléchir tranquillement et sans pression.

A l’heure où de nombreux éducateurs rappellent aux parents qu’il faut parfois laisser leur progéniture s’ennuyer, pour développer l’imagination, le rêve et le jeu, j’ai très envie de ne dire à ces organisateurs de contacts qu’une seule chose : lâchez nous !

Annie Fave