Et pourquoi pas une alliance entre Amex et CWT ?

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En discutant avec l'un de mes confrères britanniques au BTS Show de Londres, en février dernier, nous évoquions les regroupements de l'aérien comme celui de British et Iberia qui, nous venons de le voir, donnent d'excellents résultats économiques. En devisant sur un futur construit autour de l'absorption des grands par les petits, nous en sommes naturellement arrivés à cette idée : et pourquoi les deux géants mondiaux de l'agence d'affaires, Amex et CWT, ne s'associeraient-ils pas ? Une alliance entre eux serait-elle aussi ridicule ?

A priori j'entends déjà les réponses d'Eric Audoin et de Bertrand Mabille. Pas la peine de vous faire un dessin. Pire, ils doivent en lisant ces lignes me prendre pour un doux dingue (je n'ai pas osé écrire sympathique) voire se lamenter sur les troubles psychologiques dont je suis la victime. En un mot, je suis barge. En y regardant bien, pas tant que cela. Faisons un pur exercice intellectuel (si, si je vais essayer). D'un côté des compagnies aériennes qui se regroupent. Parallèlement, des TMC de taille moyenne qui font des acquisitions externes pour intégrer le plus de technologies possibles. De l'autre, des TMC concurrentes qui, globalement, font le même métier et se partagent les mêmes clients, selon les périodes. Je perds X, tu récupères Y et vice versa deux ans plus tard. Face au marché, l'union des savoir faire ne peut que garantir la force de pénétration d'une société. En clair, lorsque l'on possède un gros portefeuille de clients, et un volume d'affaire associé, on peut plus facilement négocier avec les fournisseurs. Ajoutez à ce plan "loufoque", l'association de structures technologiques évoluées et vous aurez face à des Lufthansa, Accor et autres géants du business travel, une structure de négociations qu'il sera difficile de balayer d'un revers de mains.
Allons plus loin. Eric Mabille et Bertrand Audoin (c'est fait exprès, ne touchez pas à votre écran) pourraient efficacement affronter les grandes mutations annoncées du voyage d'affaires. En faisant passer la technologie comme un service annexe, ils se concentreraient sur leur principal atout : la gestion des voyages off line et on line...Même avec les générations Y qui vont, dans quelques années, leur donner du fil à retordre. Tout bénef !

Marcel Lévy