Etihad joue-t-il avec Airbus pour s’implanter en Europe ?

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Selon des informations internes en provenance d’Airbus, Etihad jouerait la carte du chantage pour faire pression sur les différentes autorités de l’aviation civile dans les pays que veut développer la compagnie du Golfe. Si la France a toujours démenti ce type de pression politique, l’Allemagne ne souhaite pas se prononcer sur le sujet.

L’argent du Golfe est-il aussi neutre que veulent bien le dirent nos politiques ? Exceptée l’affaire de financement de campagne électorale par l’ex numéro 1 Libyen, il est rare que l’on puisse accéder à des informations commerciales de ce type. Et pourtant, selon plusieurs sources, Airbus serait devenue une arme économique brandie par les compagnies du Golfe pour obtenir des avantages, principalement dans l’univers du transport aérien.

«En opposant Boeing à Airbus, les compagnies d’Abu Dhabi ou de Dubai ont bien compris qu’il y avait une carte à jouer dans leur développement européen», explique un conseiller commercial proche du dossier. «On voit bien comment ces compagnies obtiennent des droits que peu d’autres pourraient avoir». Mais l’affirmation a ses limites. Qatar Airways a toujours joué la transparence sur le dossier préférant parler d’unité de flotte et de maintenance... tout en reconnaissant que l’équilibre était «nécessaire dans le monde de l’aérien».

La presse allemande s’intéresse désormais au dossier et explique que «Le revirement du gouvernement face aux codeshare d’Etihad et d’Air Berlin a surpris les professionnels même si le détail technique de l’autorisation, fourni par la direction allemande de l’aviation civile, fait état d’une logique commerciale». Dont acte.