Évolution du transport aérien : l’IATA renvoie les États-Unis et l’Europe dos à dos

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L’IATA a ouvertement critiqué les autorités américaines et européennes pour leur vision du transport aérien à court terme, par le biais d’un communiqué publié jeudi. Le système d'échange de droits d'émission prôné par l’Union Européenne a été jugé illégal. Les amendes envisagées aux Etats-Unis pour pénaliser les retards, et surtout l’opposition des Américains au projet de ciel ouvert avec l’Europe, sont particulièrement critiquées. Pour l’IATA, l’avenir du transport aérien passe forcément par le système NextGen.

C’est donc un plaidoyer de l’IATA pour la réforme du transport aérien, qui s’appuierait sur le positionnement par satellite, et une communication utilisant la transmission de données par ordinateur plutôt que la radio. Le système NextGen «serait un million de fois plus efficace que les propositions illégales de l'Europe concernant un mécanisme d'échange de droits d'émission» note le directeur général de l’association. «Les États-Unis sont opposés à l’ETS. Mails ils doivent faire entendre davantage leur opposition, et être plus rapides par rapport à NextGen».
La position américaine vis-à-vis du projet de ciel ouvert avec l’Europe est également épinglée par l’association : «Les États-Unis ont fait [de l’accord Openskies] une opportunité manquée», note M. Bisignani. "Les restrictions sur la propriété liées au système bilatéral ont fait des compagnies aériennes des compagnies nationales dont la croissance est freinée", ajoute-t-il, avant de prévenir : «Le choix qui s’impose aux États-Unis et à l’Europe est de savoir s’ils veulent conduire le changement ou le suivre». Dont acte.
Autre cheval de bataille de l’IATA : les mesures de lutte contre le terrorisme, qui coûteraient chaque année 5,2 milliards d’euros (7,4 milliards de dollars) aux compagnies aériennes. «Ces coûts ne devraient pas revenir aux compagnies aériennes. La sécurité de l’aviation est une responsabilité gouvernementale, comme la sécurité dans les parcs publics (…). Les gouvernements doivent assumer ce coût, et j’espère que les États-Unis peuvent assumer un leadership au niveau mondial pour inverser les coûts et les responsabilités» indique Giovanni Bisignani. Pour améliorer le système de sécurité, l’ATA mise d’ailleurs sur le « checkpoint du futur », pour repenser et remplacer un système mis en place il y a 40 ans. L’association prévoit «des tunnels de technologie», à travers lesquels les voyageurs marcheront sans s’arrêter ou déballer leurs affaires. La collecte de données sur les passagers pour adapter le niveau de sécurité est également évoquée. La mise en place d’un programme favorisant les [« voyageurs dignes de confiance »]article: 8966 avait déjà été évoqué au mois de mars par l’ U.S. Travel Association (USTA).