Facebook, le réseau de tous les dangers

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Plébiscité par plus de 80 % des moins de 40 ans, Facebook est incontestablement le réseau social qui attire le plus les internautes. Pourtant, derrière l’apparente facilité relationnelle du système, des sociologues et des recruteurs attirent l’attention des jeunes utilisateurs sur les effets cachés de l’outil d’échange. Dans un colloque qui s’est tenue à Boston […]

Plébiscité par plus de 80 % des moins de 40 ans, Facebook est incontestablement le réseau social qui attire le plus les internautes. Pourtant, derrière l'apparente facilité relationnelle du système, des sociologues et des recruteurs attirent l'attention des jeunes utilisateurs sur les effets cachés de l’outil d’échange. Dans un colloque qui s'est tenue à Boston le 15 décembre dernier, plusieurs spécialistes de Facebook ne cachaient pas leur inquiétude face à l'utilisation qu'en font désormais les cabinets de recrutement.
S'il n'existe aujourd'hui aucune étude pour confirmer la surveillance des différents réseaux sociaux par les cabinets de recrutement, on sait désormais que bon nombre d'entreprises vérifient sur Internet « l'image numérique » du candidat qu'elles souhaitent embaucher. « Cette recherche systématique du portrait numérique d’un candidat est biaisée par le peu de recul que donne Facebook », commente Henri Schluk, universitaires et spécialistes des réseaux sociaux, « L’évolution du caractère est une clé du comportement, mais le passé numérique ne colle plus forcément à la réalité du moment. Malgré tout, l’entreprise veut vérifier que ce portrait laissé sur la toile ne nuira pas aux relations qu’elle pourrait avoir avec de possibles clients. Des propos politiques, des prises de position peuvent ainsi devenir des arguments dangereux ». L'analyste en veut pour exemple, ce jeune texan qui avait tenu des propos un peu durs sur les chinois. Une erreur de jeunesse mais que ne pouvait accepter un employeur potentiel dont le plus gros marché est situé à Shanghai. Recalé.
« On assiste, de plus en plus souvent, à une analyse comportementale des images ou des textes d’un employé récupérés sur Internet », remarque Clyde Chells, sociologue d'entreprise et enseignant au MIT, « II ne s'agit pas simplement de comprendre l'adolescent que vous étiez mais de décrypter dans vos écrits ou dans les images publiées quel type d'adulte vous êtes devenu. Il y a bien évidemment des risques d’erreurs terribles dans cette d'analyse. Les entreprises le savent, mais préfèrent juger par elles-mêmes de votre comportement global ».
Dans les conclusions* apportées par les participants à ce colloque, il en est une qui a retenu tout particulièrement notre attention : « Il ne faut jamais mettre en avant ses des idées et ses valeurs sur un réseau social car très souvent les recruteurs considèrent que si le comportement global peut évoluer avec l’âge, le caractère, lui, change peu». Difficile de ne pas souscrire à ce conseil.

Philippe Lantris

* Nous proposerons en téléchargement, dès leur disponibilité, les actes de ce forum