Bousculé par la bourse, montré du doigt par les utilisateurs et de moins en moins intégré à leur communication par les entreprises, Facebook subit de plein fouet un ensemble de revers qui fragilisent le réseau social. Malgré l'annonce du milliard d'utilisateurs, le 12 septembre dernier à 12h45, Mark Zuckerberg reconnait qu'il faudra innover et rassurer pour éviter que son entreprise soit, peu à peu, délaissée par les utilisateurs. D'autant, et c'est un enjeu de taille, qu'il faut désormais monétiser l'ensemble car si le milliard est là, combien de comptes sont réellement actifs ?
Facebook "amuse, attire et fait peur". Voilà résumé en trois mots, le sentiment de David Kirkpatrick, auteur d'un ouvrage en 2010, "The Facebook effect", sur l'aventure du jeune créateur de la référence mondial des réseaux sociaux. Pour l'auteur, qui analyse plus froidement aujourd'hui cette réussite, "il est clair que Facebook est devenu un piège pour qui se laisserait aller à dévoiler sa personnalité". A tel point que naissent aujourd'hui de faux profils, parfaitement lissés, clean et suffisamment attractifs pour les recruteurs. Deux sociétés californiennes se sont même spécialisées dans la conception de "profils idéaux" dont la finalité est de séduire un recruteur. Et le meilleur est à venir. Pour certaines compagnies aériennes et hôtels, l'hyper personnalisation de la relation sur Facebook pourrait générer de l'attirance de la part des voyageurs d'affaires. Une autre façon de les attirer. Au final, si Facebook amuse et permet aux ados de se laisser aller à raconter leurs malheurs, il n'est pas encore vraiment un outil de communication entre les fournisseurs et les consommateurs. Entre opérateurs et voyageurs d'affaires. Et c'est là, sans doute, que l'avenir de l'entreprise se joue. Steve Job n'a jamais caché qu'une "idée dans le high tech faisait un millionnaire... Mais un seul". Mark Zuckerberg a réussi son coup. Il reste à savoir si ceux qui ont parié et investi rentreront dans leur argent. Beaucoup en doutent !
