Faut-il être gentil pour réussir ?

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Une consolation peut être pour François Hollande, malmené par les sondages : il vient d’être élu «l’homme politique le plus gentil» par un jury de 27 journalistes politiques réunis par le magazine Psychologies. De là à penser qu’il faut devenir «le voyageur d’affaires le plus gentil» pour réussir, il y a un grand pas à franchir !

Lorsqu’on est petit, c’est un qualificatif positif : «Cet enfant est gentil». «Elle est gentille, ta maîtresse ?». Mais dans la vraie vie des adultes, on ne peut pas dire que cela soit aussi généreux. «Dupont est gentil», cela veut tout aussi bien dire que Dupont est niais ! Bon, il parait que pour le jury du magazine Psychologies, le podium des 49 personnalités était constitué sur des valeurs plus larges que la gentillesse : «empathie, solidarité, proximité», explique le politologue Stéphane Rozes dans les colonnes du magazine. Ouf pour le Président, l’honneur est sauf. Michel Sapin, classé numéro 2, est d’ailleurs venu au secours du numéro 1 (solidarité ?) en expliquant sur France Inter que «François Hollande (avait) une vraie gentillesse». Pour le ministre du travail, «C'est une qualité de respecter les autres, c'est une qualité d'écouter les autres», estime le ministre, qui ajoute «C'est une qualité de ne pas capter tout le pouvoir pour soi-même avec cette volonté d'imposer aux autres sa volonté». Il reste à savoir si les gentils peuvent réussir dans le monde de l’entreprise. Faut-il capter tout le pouvoir pour soi ou savoir valoriser ses confrères, quitte à se faire avoir au coin du prochain bois ? Faut il savoir laisser un voyage à un confrère qui rêve de découvrir une destination maintes fois parcourue soi même, ou garder ses déplacements et contacts professionnels pour soi ? Un vrai sujet de philo au Bac. Vous me ferez 4 pages.

Annie Fave