Fleet management: pourquoi la voiture connectée est elle l’avenir du gestionnaire?

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Les salons de l’automobile se suivent et se ressemblent. Pour les professionnels du fleet management, la seule grande question qu’ils se posent autour de la voiture connectée pourrait se résumer en un mot: combien ? Mais au-delà du seul coût, les constructeurs le savent, l’évolution automobile se fera autour des technologies de l’information embarquée dans les voitures.

La transmission d’informations en temps réel a toujours été l’une des problématiques que souhaitent gérer les Fleet managers. Mais aujourd’hui, la réponse n’est pas forcément simple lorsque les équipements ne sont pas installés d’origine dans les véhicules retenus.
Il existe bien sûr toute une série d’outils qui permettent de mesurer en temps réel ce que fait une voiture confiée à l’un des collaborateurs. Nous ne reviendrons pas ici sur la vision législative que peuvent poser de tels outils, mais force est de constater que la voiture connectée va régler une bonne partie des interrogations juridiques que se pose l’entreprise. En présentant en ce début d'année pas moins d'une quinzaine de systèmes totalement intégrés à la voiture, généralement implantés entre le moteur et l’habitacle, les constructeurs automobiles se sont également engagés dans une bataille technologique qui pourrait se résumer à une nouvelle question: Google ou Apple ou l’autre ?

Première solution, disponible depuis décembre dernier, l’intégration d’un boîtier télématique, proposé par Arval, apparaît comme la solution intermédiaire la plus fiable et la plus simple pour le gestionnaire de flotte. Son offre repose sur l’installation d’un boîtier dans le véhicule et repose sur quatre fonctionnalités de base indispensables qui permettent de faire remonter des informations sur les kilomètres parcourus,  la  consommation  moyenne, la distribution du temps d’utilisation en horaires professionnels, Le style de conduite (accélération, freinage...) et le suivi de la voiture en cas de vol. Arval propose deux services complémentaires en option : la géolocalisation et la gestion « multi conducteurs » qui permet de gérer l’utilisation multiple du même véhicule. Pour le fleet manager, la restitution des datas sur des graphiques particulièrement lisibles assure le suivi permanent de la flotte en temps réel. Son coût, un peu moins de 8€ par mois par véhicule. Un prix loin d’être neutre pour les parcs importants.

De son côté, Google qui a développé il y a peu de temps la voiture autonome (avec ou sans chauffeur), veut aller plus loin en connectant certains organes principaux du véhicule au smartphone avec transmission des datas également en temps réel. Au salon de Montréal, l’entreprise de Moutain View a souhaité que la voiture connectée soit aussi la voiture sécurisée. Gestion de la somnolence, vérification et optimisation des trajets, consommation, suivi d’une alcoolémie potentielle… Sont autant de points que veut proposer Google aux entreprises. Mais au-delà, le système se doit aussi d’être un outil de gestion fiable. Paramétrage du coût kilométrique, intégration des péages et suivi de la consommation en fonction des prix du carburant sur le trajet sont autant de pistes qui, grâce à la géolocalisation, arrivent rapidement dans les voitures.

Apple veut, de son côté, intégrer l’information en sus des données de base attendues par le fleet manager. La réflexion est poussée autour d’une notion de « voiture intelligente » dont les premières bases ont été jetées il y a quelques années. Le système, en cas d’embouteillage, optimisera la route et prendra la main sur le conducteur pour l’aider à gagner du temps, éviter les pertes de temps et optimiser la mission demandée. Mais le projet est loin d’être bouclé. Si les technologies existent, leur intégration dans les voitures sera longue. Mais attention, pour les pros, il faut éviter les outils gadgets. Ceux qui délivrent des infos sans intérêt ou qui perturbent le chauffeur. Bref, des solutions adaptées à la gestion auto.

Au-delà du savoir-faire, c’est le coût même de l’intégration qui pose problème. Thierry Le Hay, le patron de l’innovation chez PSA, ne cachait pas au dernier Mondial à Paris, que le prix global de la voiture ne devait pas augmenter en raison d’une technologie embarquée. Et d’ajouter « le client veut des perfectionnements mais ne souhaite pas forcément les payer. Particulièrement dans l’univers de la flotte d’entreprise ».

Peut-on dire que la voiture connectée est dans les tuyaux du fleet manager ? « Pas encore », affirment les constructeurs. Elle s’annonce avec comme premier public visé le monde de la voiture du particulier. Et l’entreprise ? « Si la demande des entreprises est là, tout est possible » précise-t-on chez BMW... . Une façon diplomatique de confirmer que c’est la loi du marché qui devra s’appliquer.