Alors que, pour beaucoup d’observateurs, les low cost s’embourgeoisent… EasyJet cherche en permanence à peaufiner son offre pour la rendre attractive. Commandes d’avions, modifications de la gamme tarifaire mais aussi partenariats pour le long courrier, de nombreux projets sont en cours.
Pour tous les spécialistes de l’aérien, cet HEC rompu à la négociation - que ce soit avec les aéroports ou les entreprises - a permis à la low cost d’être la seconde compagnie en France. Après 10 années de travail au sein du transporteur orange, François Bachetta constate que la compagnie orange a su conquérir des voyageurs d'affaires, et pas seulement par ses prix.
DeplacementsPros.com : Quel est le bilan de 2017pour Easyjet ?
Nous avons transporté 19 millions de passagers en 2017 et la France reste le second pays pour la compagnie. 1 passager sur 4 arrive ou quitte la France dans un avion orange.
A Paris, nous captons 11% du marché sur Orly et Roissy, ce qui nous donne encore une belle marge de progression.
DéplacementsPros : Que représente la clientèle business pour Easyjet ?
L’exemple le plus visible en France, c’est Nice ou Toulouse avec des offres qui permettent un voyage dans la journée. Mais au-delà nous sommes présents sur les GDS et donc intégrés à la plupart des SBT ce qui simplifie la réservation. Notre programme Easyjet Plus donne accès, entre autres, à un embarquement prioritaire, à un coupe-fil au contrôle de sécurité dans plus de 35 grands aéroports ou la possibilité d’emporter un second bagage en cabine. des services indispensables aux déplacements professionnels.
DéplacementsPros : Vous avez fait des annonces autour des salons business dans les aéroports. Où en êtes-vous ?
Au-delà, les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2018, nous aurons 257 routes au départ comme à l’arrivée sur la France et 28 d’entre elles qui seront nouvelles. Nous ouvrons des lignes qui sont souvent celles demandées par les voyageurs d’affaires.
DeplacementsPros.com : N’y a-t-il pas trop d’offres au départ de la France ?
Il ne faut pas confondre densification du réseau et ouverture de nouvelles lignes. A l’évidence, nous augmenterons aussi le nombre de liaisons entre certaines villes européennes et la France. Et les fréquences, c'est ce qu'apprécient les voyageurs d'affaires.
Mais comme toujours, nous irons au-delà des 3 heures de train pour ne pas entrer en concurrence avec le ferroviaire. La seule exception à cette règle, c’est Londres et Genève vers Paris. L’Eurostar est cher et l’accessibilité londonienne est très demandée, nous avons donc de la place. Par ailleurs le Lyria n’est pas vraiment en concurrence avec l’avion entre Genève et Paris.
DeplacementsPros.com : Vous venez d’ouvrir une base à Bordeaux, pourquoi ce choix ?
Nous avons travaillé à une offre de destinations la plus complète avec, par exemple, un vol vers Tel Aviv en Israël ou Berlin. Autant de villes d’affaires pour notre clientèle business.
DeplacementsPros : Bordeaux est un bon exemple pour évoquer la grève actuelle d’Air France. Vous en profitez ?
En fait, nous servons de solution de remplacement en offrant des vols complémentaires principalement sur l’Europe. Bien évidemment, nous cherchons à démontrer à ces clients la qualité de notre offre et nos prix sont, à cette occasion, le premier argument.
DeplacementsPros.com : Votre grand projet, c’est « Worldwide by Easyjet ». Est-ce l’ouverture annoncée vers le long courrier ?
Nous comptons développer le principe avec un Orly Connect voir un Roissy Connect mais cela demande des accords avec les aéroports car il ne s’agit pas de code share mais d’un accord de distribution et de transport. Je ne sais pas encore aujourd’hui comment vont se gérer les bagages mais nous travaillons activement à la mise en place de cette offre. On peut imaginer que d’autres compagnies rejoindront ce programme qui, au final, bénéficie aux voyageurs.
DeplacementsPros.com : Quels sont les projets sur lesquels vous planchez pour 2018 ?
Nous regardons également comment améliorer notre service de fast track dans les aéroports qui ne le proposent pas. C’est le cas à Bordeaux. Enfin, un gros travail se fait sur le digital dans le cadre du projet FCP (Futur Commercial Plateform).
Mais si je devais résumer ce que nous faisons, je dirais simplement que nous nous attachons à tenir les engagements pris avec nos voyageurs. C’est une mission que l’on doit réussir tous les jours, tout le temps. C’est même notre premier objectif.
Entretien réalisé par Marcel Lévy