Google pourrait bien devenir votre pire ennemi

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Alors que Facebook est la bête noire à abattre pour ses intrusions répétées dans la vie privée des utilisateurs, Google pourrait bien devenir à son tour l'ennemi à combattre. Et pour cause, pas une des requêtes faites par un titulaire de compte Google n'échappe à la mémoire des ordinateurs centraux. Au final, Google disposerait de plus d'informations sur vous et votre entourage que bien des organismes officiels habilités à le faire. Le but ? Vous vendre très précisément ce que vous aimez et, pourquoi pas, vous mettre en relation avec celles et ceux qui vous ressemblent. Décidément Big Brother est bien de notre siècle.

"La bataille contre Google ne sera sans doute jamais engagée," commente Mischel Kwon spécialiste de la cyber sécurité, "Tant que l'entreprise aura des liens étroits avec les services secrets américains elle restera protégée et intouchable". Et de fait, les spécialistes estiment que 90% des requêtes formulées sur Google sont automatiquement analysées pour rechercher et analyser les risques terroristes... Mais aussi les informations économiques susceptibles d'intéresser les services de veille US.
L'utilisation est large : les études de marché réalisées via le net ou les recherches d'informations commerciales n'échappent pas à Google qui peut ainsi associer les utilisateurs à un ensemble de dossiers, complets et bien renseignés. Idem pour les étudiants ou les chercheurs qui traquent les datas nécessaires à leurs travaux universitaires. Et de fait, Google n'a pas seulement mis au point des algorithmes de recherche pour les internautes, il constitue automatiquement des dossiers sur chacun des titulaires de compte. Au final, tout ce qui fait votre quotidien est décortiqué et analysé. Y compris pour les outils gratuits comme Google Maps ou Google Earth. Idem, semble t-il pour vos images sur Picasa et bientôt vos déplacements sur ITA, l'entreprise de gestion de datas sur les voyages que Google souhaite acquérir.
Au lendemain du eG8 qui 'est tenu à Paris, la plupart des pays européens se penchent désormais sur ces agissements. Sans forcément reconnaître que leur économie numérique est en danger. Pour autant, peu de solutions existent et Google reste la voie de passage obligée pour un grand nombre de requêtes. L'entreprise californienne devra sans doute revoir sa façon de faire au risque de subir quelques revers sérieux à l'avenir car on peut imaginer qu'il y aura un jour blocage, remise en cause, réaction organisée. Mais à ce jour, bien malin celui qui viendra mettre à terre le géant de l'internet.

Philippe Lantris