Google veut vous faire naviguer à la voix

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Ingénieux, les spécialistes du référencement chez Google, qui font évoluer les nouveaux algorithmes de recherche et d'indexation des informations basées sur la fraîcheur de l'actualité et son renouvèlement. Cafféine, lancée en 2010, devrait subir une profonde mutation qui rendra cette technologie encore plus efficace pour garantir la montée en page d'accueil des sites "à valeur ajoutée". Et à terme, ce sera à la "voix" que l'on fera ses recherches sur le net.

Associée à Panda, qui optimise les recherches directes, cette nouvelle version inquiète les professionnels du voyage qui pensent que l'intégration de cet outil de référencement n'a pas d'autres buts que de favoriser les bases de données propres à Google. Et effectivement le voyage, bien évidemment, est dans le collimateur. En reprenant pour lui la fameuse formule, "Seuls les imbéciles ne changes pas d'avis", Eric Schmidt, le patron de Google, reconnaît que les modèles économiques sont faits pour bouger faute de quoi, "Ils se sclérosent et ne permettent plus d'avoir des résultats aussi bons que ceux obtenus au lancement d'une nouvelle idée". Une petite phrase qui en dit long sur ce que pourrait réserver Google à ses aficionados. Car au final, et on le sait aujourd'hui, le leader des moteurs de recherche ne veut pas se cantonner à la seule revente de liens vers des sites marchands. Il y a mieux à faire. La bataille du rachat d'ITA terminée, l'ouverture du moteur de vols en langage naturel et la mise en place d'un Google maps évolué - qui proposera d'ici peu des liens vers les sites susceptibles d'aider l'internaute à voyager - sont des pistes largement évoquées aux USA.
Le voyage d'affaires n'est pas oublié dans cette longue liste de changement. Premier constat, ITA continuera à fournir des données à ses clients privés, ce qui permettra à Google de garder un œil sur le marché. Une approche lente mais efficace du "self travel" appliquée au business. Tout le monde en parle aux USA... Même si personne ne sait encore la forme que pourrait prendre l'outil de consultation. Autre observation, Google se dit très intéressé par les travaux menés à Stanford sur "l'interrogation naturelle", ce langage qui permet de dialoguer avec la machine et qu'Apple vient d'intégrer dans son iPhone 4s avec une première version : Siri. Selon Eric Schmidt, il n'y aurait rien de surprenant à parler avec sa machine pour obtenir les informations attendues. Une version évoluée de ces outils serait en test chez Google qui s'attend à ce que, d'ici deux ou trois ans, une version expérimentale soit disponible. Et l'entreprise fonde beaucoup d'espoirs sur la voix. Finis les techno addicts seuls compétents pour surfer sur le net. oubliés les générations Y et les autres...Tout le monde, quelque soit son âge, sait parler ! Il ne reste plus à l'ordinateur qu'à répondre. Le marché est colossal. Le business évolue déjà même si en souriant, Steve Jobs aurait dit avant son décès que "Google venait de réinventer le téléphone".
Et au final ? Quelle serait l'utilisation de tous ces systèmes ? A priori, pour le voyageur, loisir ou affaires, rien ne changerait vraiment mais il bénéficiera d'interfaces d'accès plus précises et mieux renseignées. A terme, pour les fournisseurs, ce serait une voie de passage obligée pour exister sur le net. C'est bien ce qui les inquiète aujourd'hui.

Philippe Lantris, à New York.