Grève SNCF : vos réactions ne se sont pas faites attendre

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«Mais qui va prendre en compte notre propre ras-le-bol face à la grève ?» écrit l’un des abonnés de Deplacementspros.com. Il est loin d’être le seul si l’on en juge par le grand nombre de mails reçus hier sur le sujet. À l’évidence, la grève du personnel de là SNCF, prévue le 3 février prochain, […]

«Mais qui va prendre en compte notre propre ras-le-bol face à la grève ?» écrit l'un des abonnés de Deplacementspros.com. Il est loin d'être le seul si l'on en juge par le grand nombre de mails reçus hier sur le sujet. À l'évidence, la grève du personnel de là SNCF, prévue le 3 février prochain, est assez mal comprise dans les entreprises. «La démultiplication des tarifs et la complexité des restrictions diverses et variées qui y sont associées ne facilitent pas la relation des clients avec l'entreprise nationale» commente ce commercial d'une entreprise informatique. Au risque de paraître un peu démago, il faut avouer que cette nouvelle grève est un peu la goute d’eau qui fait déborder le vase.
«En voulant soutenir leur emploi, qui est loin d'être menacé, ils mettent en péril le nôtre et font fi des impératifs économiques qui nous gouvernent» écrit Claude Freys, chef d'entreprise dans le Jura. «Nous aurions compris le mouvement s'il reposait sur un danger immédiat pour la profession de cheminots. Aujourd'hui, cette grève n'est lancée que pour prévenir d'une éventuelle situation qui n'existe pas encore à ce jour». De fait, face à la crise, et sur les déplacements de courte durée, le train est devenu l'outil incontournable des déplacements professionnels. Avec la grande vitesse et les interconnexions européennes, se rendre d'une capitale européenne à une autre est devenu bien plus simple via le rail. On voit bien aujourd'hui que les plans d'Air France intègrent cette composante TGV. Le président de la SNCF lui-même souligne l'interopérabilité des nouvelles lignes, indispensable à un réseau ferroviaire rapide garant d'une liaison urbaine simplifiée et facilitée. Si la nouvelle bataille du rail, engagée sur le terrain économique et marketing, devait être en permanence pénalisée par une approche sociale un peu éloignée des contingences quotidiennes des utilisateurs, il est certain que les entreprises réfléchiront à deux fois à la forme que prendront leurs déplacements professionnels.

Pour autant, me direz-vous, il est bien compliqué de privilégier un moyen de transport plus qu'un autre. L'avion est fortement pénalisé par des structures sécuritaires qui prennent du temps. Le train, ponctué ici et là de grève diverses et variées ou d'arrêts et perturbations techniques, n'apporte pas toujours la fiabilité attendue par le voyageur. Voilà donc la quadrature du cercle. Et malheureusement, personne ne peut apporter de solution concrète à ce mal du siècle basé sur «un toujours plus social» né d’une période faste où l'argent coulait relativement à flot. Faut-il alors parler de conscience citoyenne, sortir les grands mots, les grandes valeurs, faire appel à cette solidarité nationale en cas de crise ? Une sorte de Valmy économique comme en 1792 ? Beaucoup le pensent, l’écrivent, surtout dans les entreprises… Sans forcément y apporter une couleur politique particulière. C'est là toute l'expression de vos messages qui, bien loin des clivages droite/gauche, n'ont qu'une seule demande : laissez-nous voyager tranquille dans l'intérêt économique de nos entreprises.

Marc Dandreau