HOP! entre colère et constat social avant la grève des contrôleurs

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Il n’est pas dans les habitudes de Lionel Guérin, le patron de Hop!, d’argumenter contre un mouvement social. Il prend aujourd'hui la parole pour protester contre la toute prochaine grève des contrôleurs aériens qui pourrait conduire selon lui à la disparition des compagnies aériennes françaises. Et en informant ses clients, la compagnie met en garde: face au redressement économique engagé, de tels mouvements sociaux vont forcément nuire à l’emploi.

Dans un communiqué factuel, Hop! précise qu’elle pourrait être contrainte d’annuler une bonne partie des 510 vols assurés au quotidien. Et de détailler : «Compte tenu de l’ampleur potentielle du mouvement social des contrôleurs aériens, HOP!, qui, dans le cadre de son plan de redressement économique actuel, vient à peine de mettre en œuvre un plan de sauvegarde de l’emploi et de conclure avec ses partenaires sociaux des accords d’économies, se voit contrainte d’envisager toutes les mesures nécessaires pour protéger l’emploi, pouvant aller des prises anticipées de congés, des aménagements des horaires de travail pour ses unités de production, jusqu’au chômage partiel ».

Mais au-delà, la compagnie pense à ses clients. Après les 30 millions d’euros quotidiennement perdus par les entreprises chaque jour de la grève SNCF, Hop! s’inquiète des conséquences directes du mouvement sur l’économie française. La compagnie, filiale d'Air France publiera les horaires des vols maintenus dès que l'ampleur du mouvement sera connu. La DGAC devrait émettre comme pour le 30 mars un avis de restriction d'exploitation du 24 au 29 juin prochain. Les compagnies domestiques sont généralement les premières touchées pour permettre la gestion par des contrôleurs aériens moins nombreux des vols longs courriers, plus rentables pour les compagnies.