HRS dresse le bilan hôtelier de 2013 : des inégalités sensibles

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Dresser un bilan est un exercice plus simple qu'établir des prévisions. Mais il faut reconnaitre que le travail réalisé par Hotel Reservation Service (HRS), donne une vision plus que précise des dépenses hôtelières en 2012. L'étude publiée ci-dessous se base sur les résultats des enquêtes trimestrielles “Hotel Price Radar”, menée dans cinquante villes d’Europe et du monde. Un travail remarquable pour positionner ses dépenses hôtelières.

Pour HRS, le premier constat est celui d'une hausse globale des prix pratiqués en raison du dynamisme des économies asiatique et brésilienne, conjugué à la baisse du taux de change de l’euro. Les performances hôtelières à travers l’Europe restent particulièrement disparates selon les marchés nationaux. Zurich et Moscou demeurent les villes les plus chères du Vieux Continent, mais, pour la première fois depuis la création de l’indice, New York cède sa première place historique à Rio de Janeiro. Voici, in extenso, le texte de l'étude. Laissons à chacun la lecture de cette analyse.

La France en état de semi choc

La France enregistre une hausse sensible des prix moyens, notamment sur Paris et Nice, même si la plupart des régions françaises sont confrontées à une baisse. Cette tendance à la hausse se maintient en 2012 grâce à l’hôtellerie haut de gamme, notamment parisienne, qui améliore ses résultats en fréquentation comme en prix moyen par nuitée. Globalement, Paris affiche des résultats en progression (131 € la nuit, soit + 5,1 % vs 2011) grâce à sa clientèle étrangère et à ses nombreux salons.

En régions, 2012 a mis un coup d’arrêt aux espoirs des hôteliers d’un retour à la normale. La diminution du chiffre d’affaires est essentiellement due à un plus faible taux d’occupation. Davantage centré sur la clientèle française, l’hébergement en régions subit pleinement la dégradation économique du pays. D’ailleurs, certaines villes à la clientèle très orientée affaires connaissent une baisse significative de leur prix moyen, à l’image de Lille (-5,8 % à 99 €) ou Lyon (- 2,7 % à 105 €).
C’est donc essentiellement grâce à l’Île-de-France et à la région PACA (+ 4,2 % à Nice et + 5,5 % à Marseille vs 2011) que l’année 2012 s’est achevée par une élévation du tarif moyen. Ce dernier intègre par ailleurs une hausse de prix générée mécaniquement par l’augmentation de la TVA au 1er janvier 2012 (+ 1,5 points). Enfin, on note une détérioration du pouvoir d’achat des clients nationaux à travers les baisses de fréquentation des catégories
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L'Europe résiste au nord mais grimpe au sud

L’Allemagne affiche une hausse de son activité sur l’ensemble de l’année 2012, stimulée par de fortes activités MICE et affaires. À titre d’exemple, Berlin affiche en 2012 une hausse moyenne de ses nuitées supérieure à 3,2 % (85 €). La Suisse, les Pays-Bas et la Belgique ont été incapables de maintenir la croissance des tarifs enregistrés sur la même période en 2011, à l’image de villes comme Zurich (- 4,8 %) et Amsterdam (- 3 %).
Les tendances tarifaires au sein des différentes métropoles européennes révélées par l’enquête “Hotel Price Radar” ont ainsi montré de grandes disparités. Les prix ont baissé dans plus de la moitié des villes, y compris à Moscou (146 €, soit -3,3 %) et Zurich (150 €), qui sont traditionnellement les destinations les plus chères du continent. Londres s’est faufilée à la troisième place (136 €) grâce à une forte hausse de la demande pendant les jeux Olympiques d’été, qui a mécaniquement entraîné une augmentation des tarifs hôteliers de plus de 4 % sur toute l’année. Helsinki est pour sa part la ville européenne qui a enregistré la plus forte augmentation. Une chambre d’hôtel dans la capitale finlandaise coûtait en moyenne 118 € en 2012, soit près de 8 % de plus qu’en 2011. Prague et Stockholm ont également profité de la forte progression des courts séjours citadins : les villes ont toutes deux enregistré une hausse de leurs tarifs hôteliers d’environ 5 %. Les opérateurs hôteliers des grandes villes du sud de l’Europe, les plus touchées par la crise, ont dû accepter de réduire encore davantage leurs tarifs. La baisse du volume des voyages d’affaires et la guerre des prix qui en a résulté ont entraîné la chute des tarifs hôteliers, notamment à Madrid (- 2,4 %), Barcelone (- 3,6 %), Lisbonne (- 6,8 %), Rome (- 5,5 %) et Athènes (- 6,8 %).
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L'asie toujours dynamique

Hors d’Europe, c’est essentiellement dans la région Asie-Pacifique que le prix des hôtels a fortement progressé. HRS a même enregistré des hausses à deux chiffres dans de nombreuses grandes villes d’Asie, avec à leur tête Hong Kong, Séoul, Kuala Lumpur, Pékin et Dubaï. En plus de l’accroissement du tourisme d’affaires et du tourisme intérieur, les augmentations de prix sont également dues à un taux de change de l’euro sensiblement défavorable par rapport à beaucoup d’autres devises. L’économie sud-coréenne a poursuivi sa croissance et a attiré un nombre grandissant de voyageurs d’affaires étrangers. La hausse notable de la demande de chambres d’hôtel à Séoul a entraîné l’augmentation du tarif moyen par nuit, qui a atteint quasiment 150 €. Pékin a connu une hausse de prix similaire de presque 15 % pour atteindre un prix, très faible en comparaison, de 65 € par nuit. Le dynamisme économique de Sydney a permis aux tarifs hôteliers d’augmenter de près de 10 % dans cette ville, qui occupe désormais la troisième place du classement mondial des villes les plus chères. Avec la préparation de la Coupe du Monde de football de 2014 et l’amélioration de ses infrastructures, Rio de Janeiro a par ailleurs vu le prix de ses nuitées augmenter de près de 8 %, prenant la première place du classement en détrônant New York. Les voyageurs séjournant à Buenos Aires et Bombay ont pu profiter de tarifs en baisse de respectivement 8 et 12 %. En 2012, c’est à Bangkok (58 € la nuit) et Kuala Lumpur (63 € la nuit) que les voyageurs ont pu bénéficier des tarifs hôteliers les plus abordables. Bien que ces deux grandes villes d’Asie aient enregistré des hausses de prix à deux chiffres, leurs tarifs hôteliers demeurent moins élevés que ceux des autres destinations dans le monde.
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La méthodologie de l'étude

Panel : réservations effectuées par l’ensemble des clients HRS dans les 50 villes étudiées.
Tarif moyen de la nuitée : moyenne du prix payé par les clients HRS lors de leur réservation.
Période : de janvier à décembre 2012 par rapport à la même période en 2011.
Périmètre géographique : réservations générées sur l’ensemble des sites HRS.