Halte au suicide sur les lignes des voyageurs d’affaires !

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C’est sans aucun doute un sujet délicat. Risquons-nous: combien d’heures de travail, de correspondances ou de rendez-vous sont ils perdus chaque année par des «accidents de personne» ? TGV, RER ou métro sont quotidiennement bloqués par des malheureux qui décident de mettre fin à leurs jours… en se faisant maudire par des milliers de passagers.

Un de ces «accidents de personne» à Maisons-Laffitte, hier midi, a bloqué la ligne A du RER entre Nanterre et Poissy et entre Nanterre et Cergy le haut, ainsi que la ligne J entre Paris-St-Lazare et Poissy. L’intégralité des trains dans les deux sens ont été bloqués durant deux heures, y compris les rames déjà engagées qui sont restés coincées pour arriver en gare. Le trafic est resté perturbé plusieurs heures après le travail des pompiers et les constatations de la police. Appelons un chat, un chat : de plus en plus de suicides provoquent ainsi des interruptions de trafic sur tous les rails de France. On peut imaginer à quel point il ne faut plus vouloir de la vie pour se jeter sous les roues, choisissant ainsi une mort violente ou pire, blessures et amputations. Terrible. Sans compter le traumatisme pour les conducteurs des trains, les pompiers voire les passagers. Il faut certainement être à bout pour le faire, paix à l’âme de ces malheureux. Il reste que, oui, avouons-le, chacun rêve qu’ils aillent se suicider ailleurs.

Il n’y a pas qu’en France que le phénomène s’amplifie. Les suicides du rail sont également en hausse chez nos voisins belges, britanniques et allemands. Une façon, selon les psychiatres, de "prendre à témoin la société". Au niveau européen, Le Monde expliquait l’an dernier que « Différentes recherches ont été lancées pour développer des campagnes de prévention du suicide "ferré", notamment le programme Restrail, qui liste des idées de prévention et avec un volet "pratique" visant à aider les gestionnaires à diminuer les conséquences de ces actes sur la gestion des réseaux ». Les britanniques distribuent des plaquettes et des affichettes dans les gares pour inviter les candidats au suicide à prendre contact avec des associations. Une idée, parmi d’autres, que pourrait reprendre la SNCF.

Annie Fave