Halte aux voyages sexuels : les associations se mobilisent

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Une centaine d’associations dans le monde lance cette année 2010 une grande campagne d’information contre le voyage sexuel. Je parle bien de voyages et non du tourisme car selon ces organismes, les hommes d’affaires seraient largement concernés par cette campagne. Il n’y a pas à proprement parler de statistiques sur le sujet. Les associations spécialisées […]

Une centaine d'associations dans le monde lance cette année 2010 une grande campagne d'information contre le voyage sexuel. Je parle bien de voyages et non du tourisme car selon ces organismes, les hommes d'affaires seraient largement concernés par cette campagne.
Il n'y a pas à proprement parler de statistiques sur le sujet. Les associations spécialisées qui opèrent en Amérique latine, en Afrique et en Asie, montrent principalement du doigt (et peut-être un peu trop vite) les hommes d'affaires anglo-saxons. Elles estiment qu'un voyageur sur 100 aurait des relations sexuelles avec des mineurs ou des majeurs consentants. Le chiffre paraît très élevé et peu crédible. Sans doute est-il fait pour sensibiliser et démontrer les travers que la solitude peut engendrer au bout du monde. Dans la campagne qui s'annonce, on parle clairement de répression. L'idée est de sensibiliser les hommes d'affaires aux risques pénaux qu'ils encourent dans leur pays. La France, comme l'Allemagne, a déjà poursuivi dans l’Hexagone les auteurs de tels délits à condition, bien évidemment, d'obtenir les preuves nécessaires. Et tout le problème est là. Les associations ne cachent pas qu'il est très difficile de faire la preuve de telles relations. Les jeunes gens ou les jeunes filles concernés ne veulent pas révéler leurs actes faute de voir s'écrouler un marché qui permet, dans certains pays, à 20 % de la population de vivre. Il n'empêche que la seule façon d'empêcher de tels actes repose sur le flagrant délit ou la délation. Quadrature du cercle.
Certains grands hôtels vont participer activement à celle lutte contre le voyage sexuel. Du personnel de sécurité spécialement formé devrait être embauché dans des pays particulièrement surveillés comme la Thaïlande, le Brésil, Cuba… Les coûts de ces vigiles spécialisés seront pris en charge par les hôtels eux-mêmes tout comme la transmission des éventuelles plaintes aux autorités concernées. C'est un premier pas, insuffisant pour enrayer totalement ce type de rencontre, mais qui pourrait bien faire réfléchir les consommateurs.
En mars ce prochain, une plaquette éditée en 10 langues sera disponible dans les aéroports pour expliquer comment repérer et dénoncer un prédateur sexuel. Une initiative saluée par toutes les associations professionnelles de voyageurs d'affaires qui estiment qu'il est grand temps de ne plus fermer les yeux sur le sujet. Affaires ou pas.

Marcel Lévy