Haro sur le Mélenchon, voyageur d’affaires du confort

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Jean-Luc Mélenchon n’a pas mâché ses mots à l’occasion du Salon du Bourget : pas question pour lui «de voyager en classe éco, il a passé l’âge de se casser le dos». Depuis, Twitter se déchaîne, mélangeant l’image et les finances. Et oubliant l’objectif : le voyage d’affaires ! A priori l'anecdote, une simple petite phrase, ne nous avait pas conduit à l’évoquer ici... Oui mais voilà, cette simple "petite phrase" qui risque de le suivre longtemps, assimile le voyage d'affaires en business à "un déplacement luxueux hors de prix". Stupide !

Jean-Luc Mélenchon a dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas : les classes éco, ce n’est pas franchement le summum du confort. Et la plupart des compagnies aériennes en conviennent, puisqu’elles mettent à disposition des passagers des «Premiums éco» qui, plus chères, sont aussi un peu plus confortables. Il reste que cette déclaration tout de go dans la bouche d’un homme de gauche a tout simplement provoqué l’hilarité, la critique et la confusion : on ne peut pas être de gauche et voyager «comme un riche». Voyager en business est-il synonyme de richesse ? Voilà une question de philosophie à débattre à un prochain rendez-vous de travel managers ! Depuis bien longtemps, les entreprises ont compris que pour avoir des voyageurs d’affaires efficaces, il fallait parfois investir ! Avec nuances : un petit voyage, une éco voire une low cost, la business étant réservée à un voyage plus long… et c’est là tout le boulot des politiques voyages que de définir ce qu’est un «long» voyage.

Dans ce grand déballage et cette politique médiatique de la petite phrase, on oublie que l’homme politique est un voyageur d’affaires. Il ne se déplace pas pour aller en vacances et n’aura pas le temps de se reposer à l’arrivée. Un meeting, 3 poignées de mains et hop, le voici reparti à l’Assemblée, en province, à Paris ou ailleurs. Je n’ai pas de proximité particulière avec aucun homme politique d’aucun parti mais je suis bien étonnée de n’en avoir entendu aucun défendre la réalité de la vie quotidienne à un tel rythme. Comme si aucun travel manager, jamais, ne pouvait affirmer que le voyage d’affaires, ce n’est pas de la tarte.

Hélène Retout