Hop! et Air France, au rapport !

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Après un roadshow de 24 escales dans l'Hexagone, Hop! est remontée sur la capitale, le 30 juin 2014, pour célébrer son premier anniversaire. Lionel Guérin, Président Directeur Général, a profité de cette soirée sur les quais de Paris pour faire le bilan de l'année écoulée et évoquer également le rapport sur l'avenir de l'activité court et moyen-courrier du groupe Air France remis le matin même au PDG d'Air France, Frédéric Gagey.

Pour Hop! qui regroupe désormais Regional, Britair et Airlinair sous les mêmes couleurs, l’année qui s’achève est présentée comme prometteuse. L’activité repose aujourd’hui sur les lignes Paris – province (20 % du trafic), sur Lyon (50 %) et sur les transversales (30 %). Cette compagnie – première réponse du plan Transform 2015 concernant la restructuration du secteur court et moyen-courrier – est en bonne voie de réussir son pari, affirme Lionel Guérin. Elle est parvenue à améliorer ses recettes et son coefficient de remplissage tout en réduisant ses capacités de 8% et sa flotte de 20%. Les négociations menées avec les syndicats du personnel au sol, des pilotes et des PNC ont également abouti : un accord d'efficacité a été signé par tous les représentants des salariés.

En 14 mois, la compagnie a également développé son offre par le biais de ses partenariats : assurance, location de voiture ou d’hébergement, service de voiturier à Orly... Le patron de l'entreprise assure que les 3 familles tarifaires disponibles Basic, Basic Plus et Maxi Flex «fonctionnent». «Nous avons aussi stabiliser la baisse du trafic Affaires», se réjouit-il. Face à ce premier bilan, le PDG de Hop! avance un pronostique «En ce qui concerne Hop!, nous reviendrons à l'équilibre pour 2015».

Redéfinir l’offre pour la rendre plus claire
Mais Hop! n’est qu’une brique d’un ensemble encore peu lisible. Lionel Guérin et son groupe de travail ont remis ce 30 juin 2014 un rapport définissant la vision du court et moyen-courrier du groupe Air France. «Le temps du marché moyen-courrier est très court maintenant. Il faut prendre des décisions rapides car la concurrence est forte avec les low-cost et le train», explique le patron de la compagnie.

Le rapport qui se penche sur les rôles de Transavia, Air France et Hop! sur ce secteur identifie 3 cibles : les Corporates, les Loisir Purs et les VFR (Visit Friends and Relatives : passagers avec une destination précise). Face à cette segmentation, l’organisation à suivre semble logique. Transavia, déjà positionnée sur le «low cost», répond aux attentes d’une clientèle à la recherche de prix. «La priorité de Transavia est le Loisir. La compagnie doit accélérer son développement et augmenter sa présence au départ d'Orly ainsi que de 3 villes de province : Nantes, Lyon et sûrement Toulouse», précise Lionel Guérin.

Autre idée des experts : un rapprochement avec Transavia Hollande. Les deux entreprises qui font déjà site web commun devraient travailler encore plus ensemble et même développer des bases européennes sur le modèle de leurs concurrentes low-cost. Il reste à définir comment Hop! et Air France peuvent travailler ensemble. C’est encore confus.

Objectif synergie pour Air France et Hop
Selon les analyses du document rendu, Air France doit assurer l'alimentation de son hub de Roissy. Mais tout comme Hop!, elle doit aussi développer rapidement son activité Point à Point en ciblant principalement les VFR et les passagers Business. «Elles ont besoin de faire preuve d'agilité car si les parts de marché augmentent, la concurrence aussi». Sur le secteur moyen-courrier, les deux marques doivent ainsi s'adapter rapidement à la demande aussi bien en termes de réseau que de capacité. Air France et Hop! auraient ainsi intérêt à travailler en synergie. «Les deux compagnies ont la même activité et le même marché. Il n'y a donc pas de raison de travailler différemment. Finalement, les marques sont secondaires», analyse Frédéric Gagey qui avait reçu le dossier le matin même. Il remarque d’ailleurs que les deux transporteurs offrent déjà une grille tarifaire similaire et les mêmes commerciaux aux clients pros. Mais ce rapport n'est qu'une analyse et non pas des directives. Il faudra donc attendre fin juillet et la présentation du nouveau plan stratégique pour connaître les projets définitifs du groupe pour le secteur court et moyen-courrier.

Seule certitude, le dossier social reste entier. Les pilotes, dont la rupture avec la direction pourrait donner le coup d’envoi d’une rentrée bousculée, veulent plus de clarté salariale. Le groupe Air France – KLM aura des décisions fortes à prendre pour poursuivre le redressement économique engagé avec Transform 2015. Pas sûr que la prochaine étape soit facile.