IFTM Top Resa, des Lauriers et des épines

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L’édition qui débute aujourd’hui de l’IFTM Top Resa promet bien des événements pour le voyage d’affaires. Pour la première fois, tout un espace est attribué aux déplacements professionnels dans le salon, ce qui donnera l’occasion de rencontres bien utiles dans un contexte économique difficile.

Un carré réservé, des TMC en nombre, des ateliers, une Journée européenne, un Baromètre et la troisième édition des Lauriers du voyage d’affaires, ce 33 ème rendez-vous de l’IFTM Top Resa promet d’être plus que jamais celui des déplacements professionnels. Equilibrant un secteur du tourisme de loisirs en position difficile, la filière du voyage d’affaires prend ainsi la vedette, sans être quitte elle-même de tout danger, loin de là. La semaine dernière, la Chine a pour la première fois tiré le signal d'alarme sur l'état de l'économie mondiale. L’atelier du monde n’est plus guère euphorique et s’inquiète de la mauvaise santé financière de ses clients. De son côté Natixis estime la situation européenne explosive et sous le titre explicite «ça va mal finir», Patrick Artus explique que «L'insistance des européens (en particulier des gouvernements allemand et français) à demander à la Grèce de respecter le calendrier prévu de réduction du déficit public montre leur incompréhension des mécanismes économiques en place dans les pays en difficulté de la zone euro (Grèce, mais aussi Espagne, Italie et Portugal, et potentiellement France)». Pour l’économiste, «Les politiques budgétaires restrictives et la réaction des salaires à la hausse du chômage, le recul de l'investissement, conduisent à un recul de l'activité tel que les finances publiques ne s'améliorent plus malgré l'appauvrissement des populations, conduisent aussi à une destruction de la croissance potentielle.» Optimisant, non ?

C’est dans ce contexte tendu que commence donc un salon qui doit favoriser échanges et contacts. Faut-il tous se mettre aux abris ? Certainement pas : le voyage d’affaires est révélateur des marchés et a déjà vu, en 2008 et 2009 notamment, passer bien des orages. Les entreprises ont plus que jamais compris que le déplacement est un investissement. Il doit être efficient, il est bien souvent indispensable : il n’y a pas que les commerciaux qui se déplacent, les techniciens sont aussi des voyageurs d’affaires, et on voit mal des entreprises interrompre leurs programmes ou interrompre leurs contrats pour éviter les déplacements. En revanche et plus que jamais, économie et pertinence seront la règle. On connait.

Annie Fave