Incentive, réunions ou séminaires… Sale temps pour les croisières

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Lentement mais sûrement, la croisière de courte durée faisait son entrée dans les programmes incentive des entreprises. Mieux, pour les offres de courtes durées, de 3 à 5 jours à bord, beaucoup de professionnels trouvaient la formule brillante. Impossible de s'échapper d'un bateau sans revenir légèrement humide à la réunion. Autant dire que cette "captivité de luxe" était attractive.

Sans revenir sur les récents événements vécus par Costa Croisière, il n'est pas inintéressant d'analyser un fait, directement lié à une erreur humaine, et qui démontre que le "sans risque" n'existe pas. La croisière fait partie de ces moyens de transport les plus sûrs au monde. A peine un peu moins d'un accident pour plus de 10 millions de passagers transportés. Difficile de faire mieux... Même un parcours en âne dans les Cévennes s'avère plus dangereux. Naturellement et à chaque catastrophe, les spécialistes évoquent la sécurité du moyen de transport et rappellent que la voiture ou le car sont bien plus "accidentogènes" que le volant ou le flottant. Mais derrière les statistiques, il y a l'image et la réalité de la médiatisation. En deux jours, à la télé comme à la radio, devenus les rois de la prise de parole de Monsieur tout le monde, le message est le même : "Une croisière, moi, jamais plus". Cette interprétation du mort/kilomètre (plus l'accident est proche de nous, plus on le "sensationnalise") viendra vite s'opposer à la règle du "mort catastrophe - temps" qui renvoie après quelques mois le pire des accidents dans les oubliettes de l'information. Un malheur chasse l'autre. Il reste que "le sans risque" recherché par l'entreprise pour ses opérations de masse devient de plus en plus difficile à trouver. Le "mektoub" évoqué par nos amis Musulmans qui croient que le divin a écrit notre destin pèse plus que jamais dans notre quotidien. Raison de plus pour oser, prendre des risques et s'engager. pourquoi pas, sur l'organisation d'une croisière. Je suis certain que vous adorerez.

Hélène Retout