Intempéries ou grève : les numéros surtaxés remplissent les poches d’ADP et des compagnies aériennes

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Une bonne averse de neige qui bloque les vols, un début de grève ou un souci technique annoncé par la presse... et voilà quelques dizaines de milliers d'euros dans les poches d'ADP et de bien des compagnies aériennes. La raison : les numéros surtaxés mis en place pour permettre aux clients de renseigner. D'accord, il y a internet mais bizarrement, le réseau est loin d'être renseigné.

Le Ministère des transports, qui vient de se pencher sur un plan neige, dont on se sait pas très bien qui va le payer, a oublié de revenir sur une promesse du Président de la République qui voulait, pendant la campagne de 2007, "Rendre l'information simple et accessible gratuitement aux usagers des transports". Certes, Luc Chatel a lutté contre les temps d'attente payants des fournisseurs d'accès à Internet, mais a curieusement oublié les transports dans sa lutte contre les excès du marketing téléphonique. Prenons l'exemple de Lufthansa. Le numéro de téléphone fourni sur le net (0892 231 690), est payant : 0,337 cts d'euros la minute. Quand, en cas de doute, vous appelez pour un vol tôt le matin, vous entendez : "Après le bip cet appel vous sera facturé 0,337 cts d'euros la minute". Pas de bol, le message qui suit le fameux "bip" vous informe que le bureau n'ouvre qu'après 8h30. Vous venez de modestement financer la compagnie allemande car toute minute commencée est due ! Faut-il alors ajouter cette méthode sur le dos des frais ancillaires ? Comment demander une note pour se faire rembourser ?.... Restons sérieux. Rassurez vous, ADP fait la même chose au 3950 à 0,34 € TTC/min. Malin, l'aéroport nous donne sur internet le numéro à composer depuis l'étranger, le +33 1 70 36 39 50. Encore plus futé, il précise, si vous appelez, que ce numéro n'est pas accessible depuis la France ! Amis "cochons de payeurs", bienvenue chez ADP !
Encore une fois ne jetons pas la pierre au fleuron de notre accueil aéroportuaire. Bien des compagnies (étrangères et françaises) font la même chose ! O tempora, o mores. Faire croire au passager qu'il est unique pour mieux lui faire les poches est une approche marketing vieille comme le monde. Et de ce côté, mêmes les low cost n'ont jamais innové !

Marcel Lévy

P.S : un site internet donne les numéros non surtaxés associés au numéros payants. Autant l'utiliser.