J’ai testé l’A350-900 de Finnair entre Helsinki et Paris

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Pour sa première venue en France, DéplacementsPros était à bord de l'A350 XWB (eXtra Wide Body fuselage extra-large) de Finnair, la première compagnie européenne à utiliser cet appareil pour ses vols internationaux. L'arrivée à CDG fait partie de la période de test engagée par la compagnie finlandaise pour former son personnel et séduire la clientèle.

"Nous sommes très fiers de présenter ce nouvel avion à nos clients européens", souligne d'emblée Mikko Turtiainen, Area Vice President EMEA, qui ajoute: "C'est un formidable outil pour aller vers l'Asie, une forte zone d'activité pour nous". Dès le départ de l'annonce du vol vers Paris, une clientèle de passionnés avait cassé la tirelire pour être parmi les premiers à voler dans l'appareil dont l'intégration dans la flotte de Finnair a été récompensée par le Laurier de Bronze 2015 dans la catégorie Compagnie aérienne des Lauriers du voyage d'affaires.

A l'aéroport d'Helsinki, le public finlandais, peu ou pas sensibilisé immédiatement à l'événement, devait pourtant très vite se rendre compte de ce qu'il allait vivre. Finnair n'a pas manqué de préciser par haut-parleur que ce vol était le premier (et sans doute le dernier pour les prochaines années) vers la capitale française. Réaction immédiate : flash et tweets allaient accompagner l'embarquement !

Décollage de l'A350-900 (le premier modèle de la série disponible) prévu à 7h35 mais le brouillard sur Charles de Gaulle allait bousculer d'une vingtaine de minutes le programme initial. Mais reprenons dans l'ordre.

Entre salon design et shopping

Il y a dans les pays du nord une tradition du design qui séduit les latins que nous sommes. Le bois blond de bouleau associé à des lignes épurées sont devenus des signatures graphiques. Le salon de Finnair, en zone Schengen, ne déroge pas à cette vision design qui marie élégamment le blanc nordique à des couleurs vives mais utilisées avec parcimonie pour ne pas rendre les lieux trop criards.

Dès 6 heures du matin, le lounge est pris d'assaut par les voyageurs. Vue sa taille, on trouve néanmoins aisément une place, presque isolée, pour s'installer. Les espaces sont clairement délimitées. Une zone de restauration (café, œufs brouillés, saucisses, jambon, jus d'orange…) accolée à une zone tampon dotée de tables et chaises hautes, face aux pistes. Sur le côté, derrière les cellules qui accueillent des ordinateurs portables (Mac) on retrouve une petite zone d'activités dotée de prise pour les téléphones et les ordinateurs. En s'enfonçant vers le bout du salon, ce sont des espaces plus privatifs, plus discrets qui sont proposés aux voyageurs. Le salon dispose d'un ensemble de journaux et revues (un seul quotidien français mais pas de magazines) et d'un espace information sur les vols. Accessible aux business class ainsi qu'aux porteurs des cartes de fidélité Finnair (gold et silver plus), il est ouvert moyennant finances (48 €) à tous les passagers qui le souhaitent.

A l'extérieur, l'aéroport d'Helsinki Vantaa (c'est son nom), HEL comme code IATA, rassemble un ensemble de boutiques qui marient les traditions finnoises (peau de rennes, saumon et autres zakouskis gourmands) et les grandes marques mondialisées. On y trouve une très jolie boutique Marimekko, célèbre designer local, du wifi gratuit sur l'ensemble de la zone sans oublier un espace réservé à des expositions photo. En complément, une pharmacie, un espace bibliothèque, des zones de rechargement pour les portables et un grand nombre de restaurants et bars (comme l'Artic Bar) pour patienter si l'on n'a pas accès au salon.

Deux duty free sont accessibles pour les passagers. Premier constat, les prix sur les parfums sont attractifs tout comme l'alcool local. Pas de bonnes affaires sur le tabac.

Embarquer pour découvrir l'avion

Dès 7 heures, l'embarquement du vol vers Paris est proposé à tous les passagers, y compris les business qui disposent d'un accès privilégié. Notons que le passage en zone de sureté se fait rapidement. Pas moins de 5 scanners sont disponibles. Un accès "fast track" complète l'ensemble. Pas de contrôle de police. Nous sommes en zone Schengen. Au final, entre le salon, situé près de la porte 22 et l'embarquement (porte 31) il aura fallu 7 minutes.

Le premier ressenti face à l'appareil est sa taille. Visiblement un peu plus grand que l'A340-300 dont la production a été arrêtée, l'A350 donne à l'intérieur un sentiment d'espace appuyé par des rideaux de séparation qui resteront ouverts jusqu'après le décollage. De fait, le regard de la cabine business, située à l'avant, vers le fond de l'appareil donne un sentiment de "grande taille".

Côté business, cette version de l'A350 n'est pas actuellement totalement configurée pour les vols internationaux et la ligne Helsinki/Paris ne permettait pas de la tester comme le ferait un voyageur d'affaires sur un aller-retour vers Shanghai, sa première destination. Pour l'heure et dans son ensemble, la cabine répond aux aspirations des designers du nord de l'Europe. Sobre, d'un blanc glacé qu'appuie une lumière bleutée et doté de sièges légèrement en quinconce au centre. Notons que la lumière varie selon l'instant du vol. Du bleu pour le matin à l'orangé "coucher de soleil" pour la fin de l'après-midi. Finnair cale la luminescence de la cabine non pas en fonction de l'heure du départ mais de la position de l'appareil vers la destination visée.

Côté siège, c'est une version différente du siège Cirrus 3 de Zodiac (qui équipe la nouvelle cabine business d'Air France) qui est à bord. On en reconnaît les grandes lignes avec la box posée sur le côté pour accrocher le casque audio. Pas de porte pour Finnair dans cet espace. C'est un choix. Le transporteur a travaillé avec les équipes d'Airbus à l'amélioration de trois points essentiels :
-    le design éco-responsable qui améliore de plus de 25% la consommation de carburant par rapport à la génération d'appareils précédente.
-    Un nouveau système de filtrage qui permet de renouveler l'air de la cabine toutes les 2-3 minutes, évitant ainsi le sentiment de fatigue que peut donner un air chargé quand il y a du monde à bord de l'avion.
-    un système de climatisation sans courant d'air recréant des zones où l'on peut régler plusieurs températures différentes.

Au final, nous le constaterons même dans ce vol court, l'atmosphère général de la cabine semble plus léger, plus agréable.

Un siège de qualité

Pour l'heure, attachons nous au siège. Globalement, il est confortable même si quelques défauts vont vite se révéler gênant pour les voyageurs de grande taille. Une fois assis, sur la gauche ou la droite (selon la place), un panneau de contrôle regroupe les éléments essentiels utiles au voyageurs. On retrouve tout naturellement les commandes du siège (fonction lit, décollage ou intermédiaire) accompagnées d'une prise USB et complétées par l'accès électrique (110 et 220 volts). Une prise casque à trois broches (mais qui fonctionne également avec un casque personnel à un seul jack) vient compléter ce panneau qui dispose également d'une liseuse personnalisée en tête du siège.
Face à cette tour de contrôle technique, un accoudoir et un bac de rangement qui se ferme pour y disposer lunettes et autres montres ou bijoux avant de dormir. La tablette pour les repas est intégrée à l'accoudoir. Elle est volontairement peu large et se replie en deux à la fin du service. Un porte gobelet (ou bouteille pour la nuit) est installé sous la tablette.

Face à soi, un écran haute définition de 11 pouces qui peut afficher un remarquable système de géolocalisation accompagné de toutes les informations sur le vol, depuis la distance parcourue à l'heure du service pour le diner ou le petit déjeuner. En complément, deux caméras donnent une vue extérieure. La première, placée au-dessus de l'appareil et légèrement décalée, donne une vision à 180° particulièrement réussie. La seconde, sous l'appareil, permet d'afficher le paysage qui défile en dessous. Vision exceptionnelle pour l'atterrissage.

Le wifi à bord est une vraie réussite. L'utilisation du satellite permet un accès facile au web mais, officiellement, pas à la voix sur IP. Pourtant, il nous a été possible de téléphoner via un logiciel SIP. Notons que le wifi est gratuit en business et payant en classe éco au tarif de 15€ pour l'ensemble du vol.

Côté distraction, tout n'était pas encore changé dans le système. Si l'écran tactile permet une circulation aisée dans le programme, la télécommande apparaît vite complexe et ne répond pas immédiatement aux attentes du voyageur. "Quelques réglages sont encore à faire" reconnait l'hôtesse qui m'explique que chaque vol permet de faire les indispensables réglages d'un avion neuf. Et de fait, le bloc de la télécommande avait été monté à l'envers. Un défaut qui sera rectifié dans quelques jours. Enfin, pour ce vol de jour nous n'avons pas pu avoir les casques individuels Bose, proposés sur le long courrier. Seuls deux exemplaires étaient à disposition et essai fait, autant dire que la qualité est au rendez-vous d'autant que la diffusion du son via le nouveau système de divertissement à bord est remarquable.

Un vol très agréable mais…

Où sont alors les problèmes que peuvent rencontrer les personnes de grande taille ? Au niveau des pieds, dans ce que les spécialistes appellent "la niche", conçue pour glisser ses extrémités une fois le lit plat installé. La hauteur est assez faible et beaucoup des voyageurs touchent le haut et le bout du caisson. A partir d'1,90 m, il est obligatoire de dormir en "chien de fusil" pour éviter d'être pénalisé. Et si vous avez laissé l'écran ouvert, dommage car les genoux ont vite fait de cogner au coin du système. Pour les plus petits, pas de souci, le lit est confortable, ainsi que l'oreiller et la couette fournis au décollage. Un mélange de vert et de blanc, signé Marimekko. La largeur des sièges mériterait quelques centimètres de plus… Mais soyons francs, nous pinaillons par excès de zèle !

L'ensemble du vol a répondu aux attentes que l'on peut avoir d'une business class avec de petits plus comme le champagne servi tout le long du vol, la présence d'un quotidien français à bord et un équipage plus que charmant. Une partie des hôtesses terminait la formation à bord de cet A350 900. Le mot d'ordre étant "un service parfait sur le long courrier".

Rien à dire sur le vol d'autant que l'appareil n'était pas encore "armé". Les 2h30 de vol ne permettent pas d'avoir une vision de ce que sera précisément le long courrier. Il faudra renouveler l'expérience dans les conditions habituelles du voyageur d'affaires. Seul un petit déjeuner, plutôt gouteux nous a été servi : omelette et saumon accompagné d'épinards. Pas d'expresso pour le moment (il devrait venir d'ici à la fin novembre) mais un café "américain", sans intérêt. Dommage que le jus d'orange soit une version industrielle. Une fausse note à revoir pour une compagnie issue d'un pays ou le "naturel" est un art de vivre.

A Helsinki,
Marcel Lévy
L'A350 de Finnair... En pratique
  • Le fuselage extra large de l’A350 offre plus d’espace et des sièges plus larges pour un meilleur confort des passagers. L’A350 XWB de Finnair dispose au total de 297 sièges, 46 en Classe Affaires, 43 en Classe Economy Comfort et 208 en Classe Economique. Les sièges de la Classe Affaires peuvent se convertir en lits complètement plats.
  • La Classe Affaires est disposée selon une configuration de 1-2-1, assurant un accès direct au couloir pour chacun des passagers. Les passagers de la Classe Economique sont assis sur des sièges ultra minces qui offrent une hauteur de 31 à 32 pouces. Ceux de la Classe Economy Comfort, située à l’avant de la Classe Economique, disposent d’un espace supplémentaire de 4 pouces pour les jambes. Les sièges en Classe Economique correspondent à une configuration de 3-3-3.
  • Finnair a commandé 19 Airbus A350 et recevra les quatre premiers appareils avant la fin de l'année. Une livraison de sept autres avions sera effectuée en 2016 et 2017 et les huit appareils restants seront livrés entre 2018 et 2023.
Les premières destinations de l'A350
Shanghai est la première destination de l'appareil.Suivront Pékin, Bangkok, Hong Kong et Singapour fin 2015 et en 2016. Le vol est programmé pour le 21 novembre.

A quels prix ?
Le Paris Shanghai du 1er au 8 décembre (avec une nuit de samedi à dimanche sur place)
Vol aller : CDG à 12h20 arrivée à Shanghai Pudong à 8h15 le lendemain
Vol retour : Shanghai à 10h05 arrivée à CDG à 18h10
La durée moyenne de l'escale à Helsinki est de 2h05
Départ à partir de 1799 € jusqu'à 4449 € pour un retour le 4 décembre

La répartition des cabines à bord de l'A350

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

 

L'A350-900 en vidéo

La galerie photo de l'A350