L’intégration de plus en plus importante des frais ancillaires dans le coût du transport aérien conduit bon nombre d’acheteurs de voyages à s’interroger sur l’évolution du prix des billets d’avion. Auu-delà de la seule NDC (New Distribution Capability) dont les premiers tests grandeur nature débuteront en 2015, les compagnies aériennes sont à la recherche de nouvelles sources de rentabilité pour lutter contre l’érosion régulière de leurs tarifs.
DeplacementsPros.com : On assiste aujourd’hui à une réflexion des compagnies aériennes sur l’évolution des tarifs. Alors, hausse ou baisse des tarifs?
Il faut bien voir qu’aujourd’hui le transport aérien est constitué de plusieurs éléments, tous dissociables. Tout le monde ne veut pas forcément le même repas, le même accès à bord, la même place au sein de l’avion ou, plus prosaïquement, le même service que son voisin. Le modèle low cost a démontré que l’on pouvait constituer un produit à partir d’un tarif de base, le transport de point à point, mais également d’attentes complémentaires du passager. De plus, et c’est un constat quotidien, 80 % des décisions d’achat se font via une consultation Internet. Cela veut dire que le client, qu’il soit dans l’univers du loisir ou du déplacement professionnel, possède une parfaite maîtrise de son transport aérien. Il a en tout cas la possibilité de s’informer en temps réel et de constituer, selon ses envies, un déplacement qui correspondra à ses attentes. C’est la nouvelle vision du transport aérien qu’il faut désormais prendre en compte et que la plupart des compagnies vont développer ces prochaines années.
DeplacementsPros.com : Revenons à ce fameux NDC, on dit souvent que le tarif se fera la tête du client. Qu’en pensez-vous?
Le principe même du NDC est loin d’être aussi obscur que ne veulent bien le dire ses opposants. Je rappelle que la résolution 787 de IATA, approuvée par le département US du transport, permet le déploiement de cette nouvelle technologie. Ce qui veut dire que les autorités américaines ont étudié le principe et conclu qu’il n’y avait pas d’atteinte à la libre concurrence avec le NDC. D’autant plus, il est important de le souligner pour les acheteurs de voyages, que la plupart des outils d’information dont ils disposent vont intégrer ou intègrent déjà ces frais ancillaires pour permettre une parfaite visibilité du coût global du transport aérien. On constatera également que dans les SBT, les éléments de validation comme de choix seront offerts aux voyageurs en fonction de la politique voyages qui aura été adoptée par l’entreprise. Tout cela est donc parfaitement transparent et mérite simplement que chaque compagnie puisse apporter aux détenteurs de contrats Corporate l’information dont elle a besoin.
DeplacementsPros.com : L’évolution des frais ancillaires ne risque-t-elle pas de faire augmenter le prix du billet d’avion?
Il ne serait pas surprenant que ces frais ancillaires représentent à terme 20 à 25 % du revenu des compagnies aériennes. Mais pour que la boucle soit complète, il faut revenir à ce que je vous affirmais il y a quelques instants : la baisse constante du prix des billets d’avion est illogique alors que le volume de voyageurs augmente. De plus, il n’est pas certain que la montée en puissance des frais ancillaires vienne compenser les baisses vécues par les compagnies aériennes depuis quelques années. Il y a encore une fragilité économique dans le transport aérien. La moindre hausse du prix des carburants pourrait être dangereuse. Les pressions climatologiques ou les décisions politiques sont un risque. C’est cette situation-là qu’il faut bien prendre en compte pour analyser les évolutions tarifaires du transport aérien.
DeplacementsPros.com : On constate aujourd’hui un retour des entreprises vers les classes arrière mais aussi une optimisation très sensible des business class. Comment l’expliquer?
Mais au-delà, on se doit également de constater que l’évolution de la qualité globale de la classe économiques s’est poursuivie ces dernières années avec l’arrivée de sièges plus confortables, plus légers - ce qui en termes d’écologie est un atout - mais aussi de ces fameux services ancillaires qui permettent à chacun d’entre nous d’adapter ses attentes en matière de voyages.
Enfin, on assiste à un déploiement technologique important de la part de toutes les compagnies, ce qui permet une rapidité d’acquisition du billet, de sa modification et une parfaite adaptation aux déplacements. Ce sont autant d’éléments d’analyse qui permettent de penser que toutes les évolutions engagées aujourd’hui dans le monde du transport aérien se font aussi, et même avant tout, dans l’intérêt premier du client.
Entretien réalisé par Marcel Lévy.