L’A330 – 300 d’Etihad sur Paris/Abu Dhabi

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La mise en place en mars dernier d'un A330-- 300 sur Paris-Abu Dhabi a permis à Etihad de repenser sa classe Affaires. Un fauteuil plus large, un écran vidéo plus grand, plus de place pour ranger ses affaires, voilà quelques avantages de cette nouvelle configuration qui privilégie l'intimité des voyageurs par une disposition 1 - 2 - 1 que sépare, au centre, une paroi habillée de cuir.

Avant même d'être dans l'avion, le sens de l'accueil de la compagnie d'Abu Dhabi se fait sentir. Une limousine, mise à la disposition des passagers "business", vient à votre porte pour vous conduire jusqu'à Roissy. Pratique le matin pour feuilleter la presse, mise à disposition, et se préparer aux quelque six heures de vol. D'autant que, pour éviter les embouteillages et les éventuelles attentes à la sécurité, la voiture est là vers 8 heures pour un décollage prévu à 11h25. L'enregistrement au hall 2A se fait rapidement. Le fait d’arriver tôt, avant les gros départs vers les USA, permet de réduire le temps consacré aux formalités et de se concentrer sur autre chose. L'utilisation de l'accès prioritaire vers le poste de police simplifie le tout. Seule l'attente avant les scanners de sécurité peut paraître longue puisqu’incompressible.

Etihad utilise au Terminal 2A de Roissy le salon d'American Airlines, situé à l’extrémité du satellite. Rien à redire sur cet espace, si ce n'est sa faiblesse en termes de journaux et sa surcharge à mesure que sont annoncés les vols vers les USA. Bon point, le nombre de prises électriques disponibles est important. Le business club, équipé d'internet et de quatre ordinateurs, est de petite taille et le temps d'attente pour y accéder est parfois assez long. Mais pourquoi diable n’y a t-il que des claviers QWERTY (anglo-saxons) et non AZERTY (francophones). Un mystère au départ de Paris où la clientèle française est importante. A l'extérieur, un escalator plus haut, une duty free un peu pâlotte (alcools, cigarettes et produits de luxe) et un marchand de journaux. Rien qui n'incite à quitter son fauteuil... D'autant que, comme les vautours des bandes dessinées, votre siège est convoité dès que la foule arrive !

Rien à signaler à l'embarquement, une ligne dédiée est proposé aux passagers qui voyagent en business. L'accès à bord est très rapide et l'accueil à la porte chaleureux. Une hôtesse vous conduit à votre place, se propose de prendre votre veste. Moins de trois minutes avant le traditionnel verre de Champagne ou de jus d'orange. Surprise à bord, notre "commandant" est Sophie Blanchard, la première femme à occuper ce poste chez Etihad. Moins de 35 minutes pour l'embarquement et un temps de roulage assez court. Deux appareils devant nous. Décollage de Roissy en moins de 20 minutes. Un must ce matin.

Un vol sans encombre même si...

Classiquement, comme pour toute découverte, les premières minutes à bord sont consacrées à l'étude de la situation. Pas plus de 40 places en business où l'intimité de chaque voyageur est préservée. L'écran face au siège attire. Tactile, il fait 38 cm de diagonale et, originalité du système vidéo, permet de suivre (grâce à deux caméras situées dans le nez de l’appareil), le décollage, l'atterrissage comme le vol en cours. La tablette est plus large que sur l'A330-200 et mieux positionnée. Il lui manque quelques centimètres en hauteur pour un confort total, surtout au moment de l'apéritif où l'on a commencé à allonger son siège. Sur le côté, un espace rangement pour des lunettes ou un iPod sans oublier, sous le repose-pied, un espace pour les chaussures. Pas de trousse sur les vols de jours. L'hôtesse vous proposera des bouchons d'oreille ou un masque pour dormir. Un casque complète l'ensemble. Il n'est pas annoncé comme "atténuateur de bruit" même si, une fois sur les oreilles, il permet de suivre confortablement un film. Nouveautés du système vidéo : un vrai choix de films en français. L'ancienne configuration ne proposait pas un aussi bon choix. Notons également une offre duty à bord, assez classique mais de goût. L'apéritif est offert avec une belle carte d'alcool et de sodas. Quelques zakouskis à grignoter. On aurait aimé en avoir un peu plus dans l'assiette ! A l'heure du repas, le service qui se met en place est élégant, nappe blanche et couverts immaculés. Malheureusement, l'équipage un peu nouveau sur la ligne ne possédait pas la maîtrise du service. 40 minutes entre l'entrée et le plat chaud. Trop long. En revanche côté choix, rien à dire : viandes et poissons au menu. Présentation impeccable et saveurs au rendez-vous. Etihad n'a pas lésiné sur la qualité de sa gastronomie. Un excellent point. Six heures plus tard, arrivée à Abu Dhabi. Sophie Blanchard pose l'appareil tout en douceur. Parfait.

Un retour plaisant

L'A330 - 300 d'Etihad sur Paris/Abu Dhabi
Arrivée deux heures avant le décollage à l'aéroport, toujours en limousine, nous sommes accueillis dans un terminal dédiés aux voyageurs business ou first. Remarquable bâtiment, mélange de bois et de marbre. Six minutes pour s'enregistrer. Un comptoir réservé pour passer l'immigration et un passage tout aussi rapide au scanner de sécurité. En moins de 14 minutes, les formalités sont réglées.

Départ pour le salon, à moins de 200 mètres. Celui réservé aux First est remarquable, peu fréquenté, et propose un ensemble de services annexes comme un Spa (ouvert aux deux classes supérieures), un restaurant et quelques zones de repos (y compris des chambres privatives). Même qualité pour le salon business avec une bonne table qui permet de se restaurer avant de voler. Idéal pour qui veut dormir sans prendre le temps de dîner à bord. Côté presse, le fac-similé du Figaro m'attend. C'est celui du jour, un bon point. Seul point noir, et de taille, très peu de prises électriques. Au bout de quelques minutes, on voit passer, ordinateur sur le bras, des hommes d'affaires à la recherche d'un point de branchement. Pire, si votre adaptateur est resté dans la valise, impossible d'en avoir un à l'accueil. Dommage car le salon, une fois la collation terminée, perd de son intérêt. Autant faire alors un tour à la duty. Premier constat, elle résume en quelques boutiques toutes les grandes marques du luxe. De Vuitton à Boss via Dior et Rolex… Impressionnant. Les prix sont assez proches de ceux pratiqués dans le Golfe. Nettement plus intéressants qu'en France. Côté cigarettes, les Marlboro sont proposées à 12 € la cartouche (pour mémoire, 56 € en France). Même attrait pour les boissons (14 € le Johnnie Walker de 12 ans d'âge). Côté parfums rien d'exceptionnel. Autant ne pas se charger. Même constat pour l'électronique et la photographie.

Le vol retour, contrairement à l'aller se déroule sur un A330 - 200, plus ancien et non équipé de la nouvelle business. Mon voisin, grand voyageur, est déçu même s'il m'avoue qu'il ne dinera pas. Il préfère dormir car il a des réunions dès son arrivée à Paris. Un motard l'attend pour éviter les embouteillages du début de matinée. On sent ici que l'équipage est rodé. Rapide, efficace. Moins de 40 minutes pour dîner. Une trousse avec les classiques chaussettes, bouchons d'oreille et masque. En moins d'une heure, la cabine baisse en intensité lumineuse. Le lit est en place. Il est plus souple que l'assise ne le laisse imaginer. Une fois allongée, la répartition du corps se fait sur la longueur (1,92 m). La couverture est douce, chaude. Morphée vous accueille.

Le petit déjeuner est servi en fonction du réveil de chaque passager. À peine le lit remonté, le plateau est proposé. Fruits frais, croissants, jus d'orange et expresso voire deux ou plus si vous le souhaitez Un bonheur.

L'arrivée à Paris, aux premières heures de la matinée, permet de renouer avec l'inorganisation d'ADP. On y est habitué, mais, à chaque fois, on se laisse aller à une colère sourde justifiée. Un poste de police coincé entre deux poteaux, deux agents pour accueillir une dizaine de vols qui débarquent au même moment. Rien à faire, Roissy restera Roissy d’autant que, comble de bêtise, il n’y a pas de borne Parafes pour faciliter l’entrée des voyageurs Français fréquents.

Globalement, Etihad est à la hauteur de ses ambitions. Certes, il faudra adapter quelques points noirs et optimiser le service du déjeuner, mais cela n'est rien au vu du plaisir que le voyageur rencontre pendant ce vol. Les grands voyageurs vers Abu Dhabi ne s'y trompent pas et plébiscitent la compagnie. Preuve qu'elle correspond parfaitement aux attentes des voyageurs d'affaires.

Test réalisé par Marcel Lévy les 13 et 14 octobre dernier

En résumé

L'A330 - 300 d'Etihad sur Paris/Abu Dhabi
Les points forts
  • Un excellent sens de l'accueil et un personnel attentif aux demandes des voyageurs
  • Un siège business bien pensé, doté d'une multitude de petits rangements
  • Un accueil facilité à l'aéroport d'Abu Dhabi qui permet de passer l'immigration et de récupérer sa valise en moins de 17 minutes
  • Un service de limousine à l'aller comme au départ pour conduire les voyageurs à l'aéroport ou à leur destination finale une fois arrivés
  • Un terminal business dédié qui permet de s'enregistrer et de passer l'immigration très rapidement.
  • Un salon business très proche des portes d'accès avec un spa de grande qualité.
Les points faibles
  • Un service un peu lent en raison d'un équipage un peu jeune
  • L'absence de prise électrique au salon à Abu Dhabi

Pratique

Le prix du vol A/R en business : 2 645.61 € TTC
Etihad Airways propose 10 vols par semaine vers Abu Dhabi au départ de Paris CDG 2A, pour rejoindre plus de 60 destinations de son réseau dont Bangkok, Sydney, Melbourne, Tokyo, Mascate, Delhi, Bombay, Katmandu, Doha…

Six fois par semaine, les vols entre Paris et Abu Dhabi sont opérés par le nouvel Airbus A330-300.

Etihad en images